Sous couverture

Découvrez différentes facettes de l’amour à travers ces livres

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Nous ouvrons le seizième chapitre de Sous Couverture en compagnie de nos invitées Barbara Carlotti et Pascale Fonteneau. Au menu du jour : Tinder japonais, le musée du Louvre et le cratère d’un volcan Entre autres !

Barbara Carlotti pour “L’art et la manière", Ed. Seuil, 2023

Barbara Carlotti a installé son nom dans la pop française en 5 albums qui ont défini les couleurs et les sons de son univers. En 2006, son 2e album "Les Lys brisés" est le coup de coeur de l’Académie Charles Cros, qui récompense encore en 2012 son 4e album, "L’amour, l’argent, le vent". Barbara est sélectionnée la même année aux Victoires de la Musique. Mais la chanteuse-compositrice a bien d’autres talents ! Elle crée des spectacles et anime des émissions radio ("Cosmic Fantaisie" sur France Inter) et de télévision ("Le Cabaret insolite" sur France 3). Elle s’est également lancée dans le cinéma et a sorti un premier film en 2019, "Quatorze ans", tourné en Corse. D’origine corse elle-même, elle a rendu hommage à son île natale dans l’album "Corse, île d’amour".

Aujourd’hui, Barbara Carlotti aborde l’écriture et sort aux éditions du Seuil "L’Art et la manière" dans lequel elle raconte des histoires sensuelles, troublantes et poétiques, sur le thème du désir. Des histoires racontées avec audace et effronterie par un choeur de femmes cherchant à comprendre leurs élans sexuels.

Pascale Fonteneau pour "Comment (et pourquoi) j’ai mangé mon amant", Ed. Onlit, 2023

Hélène, l’héroïne, a un mari fidèle, un poste à responsabilités, un vaste appartement et deux grands enfants à l’aube de carrières brillantes. Sa vie frôle la perfection. Mais un matin l’attend sur son bureau un mystérieux bouquet de violettes. Ensuite tout bascule… Pascale Fonteneau est connue essentiellement comme auteure de polars. Avec ce roman, elle propose un style différent dans lequel on retrouve néanmoins les rouages du suspens et son écriture caustique.

La “Book-Box” de Lucile Poulain : "L’art et la manière" de Barbara Carlotti – Ed. Seuil, 2023

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" Ouais ouais ouais ouais ", quatre petits mots prononcés par Barbara Carlotti, avec une désinvolture à la limite de la provocation.

Ce qui est assez frappant finalement dans ce morceau issu de son album " L’amour, l’argent, le vent ", c’est l’ambiguïté, et l’espèce de zone grise entre les lignes qui nous restent après l’écoute. C’est-à-dire que vous pouvez écouter cette chanson une fois, deux fois, trois fois, et en faire une interprétation différente à chaque fois.

Il faut dire que Barbara Carlotti, déjà en tant qu’artiste touche-à-tout mais désormais aussi en tant qu’auteure, a l’art et la manière de brouiller les pistes, surtout lorsqu’il s’agit de féminité !

Dans ce premier recueil de nouvelles dont elle est venue nous parler, il y a des éléments communs entre ces récits courts, comme la présence d’une forme de sexualité dans le scénario, le point de vue uniquement féminin bien sûr, mais surtout une réelle volonté d’explorer.

Bien sûr, la pionnière en la matière de nouvelles érotiques féminines, c’est Anaïs Nin, avec la sortie de son célèbre " Vénus érotica " (ou "delta of Venus, erotica " en version originale) en 1977, à titre posthume.

En réalité ces nouvelles sont écrites dans les années 40, à un moment où Anaïs Nin traverse une assez longue période de disette. C’est un ouvrage qui est considéré comme un travail pionnier dans le mouvement " sex-positive " du féminisme, qui enfonce des portes jusque-là cadenassées, et qui en plus sert de socle au reste de la carrière d’Anaïs Nin.

La chronique de Michel Dufranne : Louise Mey avec "Petite Sale", Ed. Le Masque, 2023

Catherine est pauvre. Catherine fait sale. Catherine parle peu. Elle n’aime pas qu’on la regarde – les filles qu’on regarde ont des problèmes. Au Domaine où elle travaille, elle fait partie de ces invisibles grâce à qui la ferme tourne.
Monsieur, lui, est riche. Il ne parle pas non plus – il crache ou il tonne. Et il possède tout.
Mais quand sa petite-fille de quatre ans disparaît ce jour glacé de février 1969, Monsieur perd quelque chose d’une valeur inestimable.

La chronique d’Odile Vanhellemont : “Le Désert des couleurs” d’Aurélie Wellenstein, éd. Pocket, 2023

Nous sommes dans un futur lointain, à Eos. Ce qui reste de l’humanité s’est retranché dans le cratère d’un volcan éteint et s’est construite une cité troglodyte. Tout autour d’eux, un sable magnifique, un sable aux centaines de couleurs, mais surtout un sable traître. Car quiconque s’aventure dans les dunes y laisse des fragments de sa propre mémoire, sous forme de… grain de sable.

Mais si une civilisation s’est formée au cœur du volcan, le sable, lui, ne cesse de gagner en hauteur. Une seule solution, un seul espoir, la mystique cité d’Alnaïr, de l’autre côté du désert.

La chronique de Gorian Delpâture : " Les Gardiens de la Maison" de Shirley Ann Grau, éd. Belfond, 2023

A travers le portrait subtil et complexe d’une riche famille de La Nouvelle-Orléans, c’est toute l’histoire troublée des Etats-Unis qui nous est contée, de la fin de la guerre civile au milieu du xxe siècle, dans une région où la ségrégation reste de mise.
Dans la grande tradition de la littérature sudiste, de John Steinbeck à Flannery O’Connor, une fresque épique, sur une femme forte et émancipée, ultime gardienne des secrets de sa dynastie, prête à tout pour assouvir sa vengeance contre ceux qui ont bafoué le nom des siens.

La chronique surprise : Paul Saint Bris, avec "Comme un ciel en nous" de Jakuta Alikavazovic – Ed. Stock, 2022

Si l’on s’en tient aux faits, l’auteure passe la nuit du 7 au 8 mars 2020 au musée du Louvre, section des Antiques, salle des Cariatides, avec un sac en bandoulière dans lequel il y a, entre autres, une barre de nougat illicite.
Les faits, heureusement, ne sont rien dans ce livre personnel, original, traversé d’ombres nocturnes et de fantômes du passé, de glissades pieds nus sous la Vénus de Milo, ce livre joyeux et mélancolique, qui précise vite son intention : " Je suis venue ici cette nuit pour redevenir la fille de mon père. "

La chronique de fin de Thierry Bellefroid, "Tokyo crush" de Vanessa Montalbano – Ed. Les arènes, 2023

Il y a six ans, Vanessa Montalbano prend un aller simple pour Tokyo. Sur place, elle trouve du travail dans un petit restaurant et fait l’expérience de la frénésie de la vie à Tokyo – mais aussi de son envers moderne : la solitude. Pour perfectionner sa maîtrise de la langue, elle se plonge dans les applications de rencontre. Elle découvre alors les potentiels infinis du Tinder japonais.
Au Japon, on date pour tout et n’importe quoi : trouver le grand amour, le partenaire d’un soir, mais aussi quelqu’un avec qui prendre son bain, qui ait un visage en forme de condiment ou le bon groupe sanguin… Dans le labyrinthe de la séduction, elle découvre aussi les hosts, ces hommes de compagnie au comportement très codifié, et fréquente les love hotels, ces établissements hauts en couleur pour couples éphémères.

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