Biodiversité

Découverte d’un hotspot pour la vie marine dans la mer du Nord belge

Pierres et faune sous-marine typique associée, échantillonnée avec une “Drague Gilson”.

© IRSNB

Des scientifiques de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique ont découvert un point chaud pour la vie marine dans la partie belge de la mer du Nord.

Dans les eaux belges les plus reculées, sous l’une des voies de navigation les plus fréquentées du monde, on a découvert des colonies complètes de faune à longue durée de vie, reliées à un fond marin composé d’importantes quantités de roches et de pierres.

Des espèces repérées en Mer du Nord

Des espèces importantes sur le plan écologique ont été observées, notamment de nombreuses colonies de corail mou “Alcyon jaune” ou encore le premier spécimen vivant d’huître plate européenne sur le fond marin belge depuis des décennies. Cette espèce n’a récemment été trouvée en Belgique que sur des structures artificielles telles que des éoliennes et des murs de quai. D’autres espèces importantes sur le plan écologique ont été aperçues comme une série de mollusques, de crustacés, de poissons, les bryozoaires Alcyonidium diaphanum et Flustra foliacea (la Flustre feuillue), et Nemertesia antennina (l’Hydraire antenne).

Les résultats scientifiques de la cartographie détaillée des lits de gravier naturels et de l’analyse écologique ont été résumés dans un article publié dans le Journal of Remote Sensing en 2021. Dans cette étude, l’acoustique et la vidéographie sous-marines ont été combinées pour cartographier la distribution de l’habitat et étudier l’effet de la taille des pierres sur leur colonisation par la faune typique.

"Nous continuons à surveiller cette zone et la région plus large des Hinderbanken, en utilisant désormais le nouveau RV Belgica", déclare Giacomo Montereale Gavazzi, premier auteur de la publication.

"Mais cette découverte suggère déjà que les communautés biologiques associées aux lits de gravier peuvent persister et se reconstituer dans les eaux belges" continue-t-il dans le communiqué de presse. Dans le contexte de la future planification spatiale marine et de la conservation et de la restauration de la nature, "cette zone peut servir de modèle pour cet habitat ailleurs dans les eaux belges et, plus largement, dans la région sud de la mer du Nord". En outre, "la présence de ces animaux dans cette zone permet de penser que les couloirs de navigation de la mer du Nord pourraient constituer des corridors de points chauds naturels pour la biodiversité sur substrat dur".

© Mischa Keijser – Getty Images

La partie belge de la mer du Nord ne représente qu’une petite partie de la ‘grande mer du Nord’, qui ne couvre qu’environ 0,6% de la surface totale de la mer du Nord. Malgré la taille limitée de la zone, la diversité et l’étendue des activités commerciales humaines donnent lieu à l’un des plans d’espace marin les plus complexes d’Europe.

À l’échelle mondiale, la pertinence écologique substrat sablonneux et pierreux est un fait incontesté car, dans les bonnes conditions, les pierres peuvent servir d’habitat à une faune sous-marine diversifiée. Ainsi, des récifs biologiques peuvent se former sur les lits de gravier, constituant des zones écologiquement uniques au sein des vastes fonds marins à prédominance sableuse et vaseuse.

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