Il est clair que 8 milliards d'êtres humains sur Terre, c'est beaucoup plus problématique au niveau écologique que si on était 300 millions. Mais cela étant dit, qu'est-ce qu'on fait ? On sait qu'une grande majorité a une empreinte écologique très basse, surtout dans les populations les plus pauvres.
Un biais subsiste, qui consiste à affirmer que ce sont les plus pauvres qui font beaucoup d'enfants, en particulier en Afrique sub-saharienne ou en Inde. Mais ce qu'on oublie, c'est que l'essentiel de l'augmentation de la population ces dernières décennies, ce n'est pas la natalité - dans ces pays-là, elle est en baisse aussi - , c'est l'augmentation de l'espérance de vie.
"En prenant le problème sous cet angle-là, on en arrive à des solutions différentes, parce qu'on peut dire que le problème, ce n'est pas que les femmes font trop d'enfants, c'est que c'est "les vieux". Je suis provocateur évidemment, sourit Renaud Duterme, mais c'est intéressant parce que ce sont souvent les vieilles personnes qui soulèvent cette question-là."
Si on envisage la démographie comme le problème n° 1, on voit que la seule solution à envisager serait des mesures autoritaires, comme en Chine avec ses restrictions de natalité, ou comme certains écologistes d'extrême-droite aux Etats-Unis qui prônent d'éradiquer une partie de la population !
La théorie de la transition démographique nous montre bien que si on veut qu'une population augmente moins vite, il va falloir améliorer les conditions socio-économiques de cette population : sécurité sociale, éducation, moyens de contraception... qui auront un effet beaucoup plus important que des mesures coercitives.
On revient à un problème fondamental, et qui constitue la grille de lecture de tout le livre : la cause profonde de cette crise écologique est une explosion des inégalités et un accaparement des richesses par une minorité. La grande majorité des problèmes écologiques découle de cela.