Le chancelier allemand Olaf Scholz a salué mercredi la mémoire du dernier dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev, soulignant que sa mort intervenait "à une époque où la démocratie a échoué en Russie".
Le chancelier social-démocrate a salué en Mikhaïl Gorbatchev celui qui a "rendu la Perestroïka possible" et qui a "tenté d'établir une démocratie" en Russie, en marge d'un séminaire du gouvernement au château de Meseberg, près de Berlin. Le terme de "Perestroïka", littéralement "reconstruction", renvoie aux réformes socio-économiques instaurées par Mikhaïl Gorbatchev au milieu des années 1980.
"Il est mort à une époque où non seulement la démocratie a échoué en Russie, mais où la Russie et le président russe (Vladimir) Poutine ont creusé de nouveaux fossés en Europe et ont lancé une terrible guerre contre un pays voisin, l'Ukraine", a déclaré Olaf Scholz à la presse, rendant hommage à M. Gorbatchev, qualifié de "réformateur courageux".
Le dirigeant soviétique, affectueusement surnommé "Gorbi" en Allemagne, a fait que ce pays "a pu être uni" et que "le rideau de fer a disparu", a ajouté Olaf Scholz.
Il est mort à une époque où (...) la démocratie a échoué en Russie
Le président allemand Frank-Walter Steinmeier a, lui, remercié l'ancien dirigeant soviétique "pour sa contribution décisive à l'unité allemande".
Par ses actes, Mickhaïl Gorbatchev a montré qu'il était "un grand homme d'État" doté d'un "courage pour l'ouverture démocratique et la construction de ponts entre l'Est et l'Ouest" et pour la paix en Europe, a souligné M. Steinmeier dans un communiqué. Ce rêve est "en ruine, brisé par l'attaque brutale de la Russie contre l'Ukraine", a-t-il ajouté.
"La fin de la guerre froide et l'unité allemande sont son héritage. Nous pleurons la perte d'un homme d'État à qui nous sommes éternellement reconnaissants", a pour sa part souligné la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock.
La fin de la guerre froide et l'unité allemande sont son héritage
Dans l'opposition, le chef de la CDU conservatrice Friedrich Merz a également dit "pleurer la perte d'un homme d'État en qui l'Allemagne pouvait avoir confiance et qui nous a fait confiance", dans un message sur Twitter. Sans lui, "l'unité allemande dans la liberté" n'aurait pas été possible, a-t-il conclu.