Est-on moins bon en orthographe qu’avant ? Si oui, est-ce que c’est grave ? Faut-il simplifier l’orthographe de la langue française ? Julie Morelle ouvre le débat avec Dan Van Raemdonck, professeur de linguistique à l’ULB et à la VUB, Anne Dister, professeure de linguistique à l’Université Saint-Louis et Arnaud Hoedt, comédien et ancien professeur de français.
Pour Dan Van Raemdonck, l’orthographe n’est jamais que la politesse de la langue et non le contenu. "S’il y a des problèmes de compréhension, cela devient plus grave, mais l’orthographe est secondaire par rapport à la qualité du message. Il faut arriver à faire en sorte que ce que l’on formate corresponde à ce qu’on a l’intention de dire et soit interprétable correctement par la personne qui reçoit le message."
Selon Arnaud Hoedt, le français est une langue "pathogène dans sa transcription écrite". "On est avec énormément de choses qui ne servent à rien qui pourraient être réformées. Je pense aux consonnes doubles, aux pluriels en x […] On se retrouve avec plein d’absurdités qui consomment un temps scolaire considérable au détriment de ce qui a de la valeur."
Il ne s’agit pas pour autant de simplifier le français parce qu’il est compliqué. "L’orthographe c’est le choix d’un code pour retranscrire l’oral et les codes ça se change." ajoute Anne Dister. "Le pluriel en x, c’est une simplification que cela devienne un s, mais c’est aussi une rationalisation, ça rend un système de pluriel cohérent. C’est plus intelligent de faire apprendre aux enfants quelque chose qui est cohérent et qui relève d’une réflexion et non de l’apprentissage d’exceptions." Arnaud Hoedt complète ces propos en ajoutant que cela apporte plus d’autorité à l’enseignant, qui peut se passer de la justification des exceptions.