Chroniques

De Wever et le retour du "c’est la faute à la Wallonie"

Philippe Walkowiak

© RTBF

 

La N-VA, premier parti flamand, enfourche donc à nouveau le cheval du confédéralisme dans la perspective du prochain scrutin.

Aux dernières élections de 2019, les nationalistes avaient voulu la jouer " parti gouvernemental de droite " dans la foulée de leur première participation à un exécutif fédéral qu’ils avaient marqué de leur sceau.

Mal leur en a pris : le Vlaams Belang avait alors repris à la N-VA les parts de marché perdue cinq ans plus tôt.

Retour aux sources

Depuis deux ans, Bart De Wever le martèle : seul le confédéralisme constitue l’avenir de la Flandre. Le président de la N-VA réanime la vieille liturgie nationaliste.

En ce début d’année, il désigne à nouveau la source de tous les maux : la Wallonie, ses dirigeants et leurs complices flamands au fédéral : "La Vivaldi doit disparaître. Nous avons le plus mauvais bulletin européen alors qu’en même temps les Belges payent les impôts les plus élevés au monde. Les deux ne peuvent pas aller ensemble. Il faut des réformes profondes au niveau des pensions, de la fiscalité et du marché du travail. Nous ne voyons rien venir et nous perdons notre temps. "

Et de conclure : "en 2024, les Flamands auront le choix entre le confédéralisme ou la paupérisation". Cible : le " boulet " wallon, La Wallonie possède l’un des plus faibles taux d’emploi du monde occidental", en français, dans le texte de son discours de vœux. Le constat est sévère mais pas contraire à la vérité. Il pose dès lors les bases du rapport de force des prochains scrutins. Mais il masque sans doute ainsi sa propre impuissance à agir alors que son parti siège au gouvernement flamand depuis près de 20 ans !

Face à la réalité

Mais le constat est bien celui-là : le redressement de la Wallonie promis depuis 30 ans se fait toujours attendre. Invariablement, le constat demeure au fil du temps. L’autosatisfaction des gouvernements wallons successifs ne suffit plus et c’est donc même l’ensemble de la classe politique flamande qui entend s’avancer vers une nouvelle réforme de l’état, même chez les socialistes.

Le différentiel économique Nord-Sud pèsera à nouveau sur le prochain scrutin. N-VA et Vlaams Belang souffleront sur les braises du confédéralisme.

Quelle sera l’attitude des partis francophones ? Il ne sera plus question cette fois, comme en 2014, d’amadouer la N-VA avec un programme socio-économique de droite, où résonnait la sentence de Didier Reynders, " un gouvernement sans les socialistes, c’est déjà une réforme de l’état ". La situation économique de la Wallonie devient un thème électoral… en Flandre.

Une nouvelle fois, les Francophones paraissent divisés sur la question et se retrouveront au pied du mur un soir électoral de mai 2024.

 

@PhWalkowiak

Bart De Wever attaque le taux d'emploi en Wallonie

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