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De l’algue pour produire de la viande de laboratoire : comment ça marche ?

En République tchèque, une start-up veut concrétiser le modèle économique de la viande cellulaire grâce aux algues

© Getty Images/Science Photo Libra – TEK IMAGE

En République tchèque, une start-up veut concrétiser le modèle économique de la viande cellulaire, viande sans viande en la rendant moins chère grâce aux algues.

Pour saisir les nombreuses innovations en matière de viande cellulaire – ce que l’on appelle plus communément la viande de laboratoire ou viande in-vitro, il faut comprendre les grands principes de cette nouvelle technologie scientifique.

Tout commence quand on prélève des cellules sur l’animal que l’on souhaite reproduire. Pour activer leur multiplication sous microscope et obtenir des fibres musculaires, des nutriments ne sont pas seulement nécessaires. Il leur faut aussi des hormones. Depuis que les protocoles de viande cellulaire existent, on compte surtout sur du sérum fœtal pour apporter les facteurs de croissance utiles à la concrétisation du processus. Outre le coût de cette technique, cela pose aussi des problèmes éthiques, en matière de respect du bien-être animal.

Pour régler cette problématique, une start-up basée en République tchèque se targue d’avoir trouvé une autre solution : cultiver des microalgues pour se passer de ce sérum fœtal. En somme, on pourrait produire de la viande de laboratoire en combinant les cellules d’un animal et celles de microalgues.

75% de cellules animales et 25% de cellules extraites de microalgues

L’entreprise Mewery se vante d’être la première à avoir constitué la toute première viande 100% cellulaire. Selon elle, les autres produits de ce type doivent intégrer du soja et des pois pour peaufiner leurs recettes constituées de "seulement" 30 à 50% de morceaux cellulaires.

Dans le cas de Mewery, qui a choisi la viande de porc comme produit vedette, elle mélange 75% de cellules animales à 25% de cellules extraites de microalgues. Concrètement, cela donne des saucisses, des boulettes, mais aussi de la viande hachée ou encore du filet de viande de porc.

Alors que Mewery rêve de vendre sa viande à base d’algues aux restaurateurs d’ici 2025, on pourrait la goûter d’ici deux ans. C’est en tout cas l’objectif de l’entreprise tchèque.

Encore faut-il que l’Union européenne autorise la commercialisation de ce type de denrée alimentaire, désignée comme de la "novel food", c’est-à-dire des aliments nouveaux. C’est déjà chose faite à Singapour tandis qu’aux Etats-Unis l’agence en charge de la sécurité alimentaire (FDA) a donné son feu vert en novembre dernier à une start-up qui cultive des cellules animales pour produire de la viande.

Un an plus tôt, cette entreprise appelée Upside Foods avait ouvert la première usine de production de viande cellulaire américaine, en ambitionnant d’en fabriquer 23 tonnes par an…

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