C'est l'effet démultiplicateur de la crise sanitaire sur la crise militaire: plus personne ou presque ne dispose de l'acier nécessaire à blinder les chars d'assaut ou les transporteurs de troupes, alors que les armées du monde entier veulent se rééquiper en moyen de défense à très brefs délais. D'où l'idée de faire du neuf avec du vieux.
Au salon de l'armement, le groupe John Cockerill montre un exemple de son savoir-faire en modernisation. Il se propose de mettre l'une de ses tourelles, qui tire du calibre 105, sur des châssis de Léopard, pour les upgrader. C'est un engin phare du dernier quart du vingtième siècle, de fabrication allemande, et il a équipé la défense belge comme de nombreux autres pays occidentaux. Il est robuste, mais souvent déclassé parce qu'il ne dispose pas des dernières technologies, et généralement considéré comme surnuméraire lors des restructurations du début des années deux mille. Il en traine donc un peu partout. Les revamper coûterait moins cher, et irait plus vite que d'attendre pour acheter des modèles récents. Le groupe John Cockerill n'est évidemment pas le seul à envisager ce genre d'opération. Il resterait une vingtaine d'exemplaires sur le territoire belge, rapidement disponibles. Et le marché de l'occasion est porteur d'emplois.
Le groupe John Cockerill a reçu, selon nos informations, plusieurs marques d'intérêts, d'émissaires de pays extra-européens. Mais il reste extrêmement discret sur les identités de ces clients potentiels.