Q comme quarantaine
Y a-t-il des raisons scientifiques de modifier la durée de la quarantaine à l’égard du variant Omicron ? A ce stade, non. La décision modifiant les règles de testing et de quarantaine en Belgique est politique et découle d’une anticipation de la dynamique qui va submerger les centres et le monde économique, tant le nombre de cas positifs va augmenter. Le laboratoire de référence de la KU Leuven estime d’ailleurs qu’il s’agit à ce stade d’une décision "hasardeuse". "Nous n’avons pas d’arguments scientifiques à ce stade pour soutenir la suppression ou la réduction de la durée de la quarantaine parmi les personnes vaccinées", précise son dernier rapport (page 8).
Cependant, 20% des contacts vaccinés à haut risque sont positifs, d’après Sciensano. Les personnes vaccinées ayant un contact à haut risque en Belgique sont donc incitées à porter un masque FFP2.
R comme réinfection
Omicron présente un risque accru de réinfection des personnes guéries de la maladie ou vaccinées. D’après ce rapport de l’Imperial College de Londres, le risque de réinfection avec le variant Omicron est 5,4 fois supérieur à celui du variant Delta. Cela implique que la protection contre la réinfection par Omicron offerte par une infection passée peut être aussi basse que 19%.
Mais ce qui est positif, c’est que les anticorps dirigés contre Omicron sont efficaces contre les variants antérieurs, au cas où une personne serait recontaminée par une autre souche existante.
S comme sévérité
Comment évaluer la sévérité d’Omicron ? En observant l’évolution des hospitalisations, des admissions en soins intensifs, la proportion de patients en insuffisance respiratoire aiguë, ayant besoin d’une oxygénothérapie, placés sous ventilation mécanique et l’évolution des décès.
Une analyse statistique sud-africaine dirigée par des épidémiologistes du National Institute for Communicable Diseases (NICD) de Johannesburg a comparé la sévérité clinique des patients admis au cours des quatre premières semaines de la vague Omicron, avec celle des patients admis lors de deux vagues précédentes (variants Beta et Delta) : les cas hospitalisés pour le variant Omicron ont été moins sévères. Ils présentaient un risque trois fois moindre de présenter une forme sévère, que ceux admis lors de la 3e vague Delta.
Une deuxième étude sud-africaine publiée dans la revue américaine JAMA montre une tendance similaire. Le taux d’admission aux urgences des patients porteurs d’Omicron a été plus faible que lors des vagues précédentes, la proportion de patients en insuffisance respiratoire aiguë était plus faible, et celle de patients ayant besoin d’une oxygénothérapie a diminué.
Au Royaume-Uni, où la pyramide des âges et le taux de vaccination sont plus proches des nôtres, les données publiées fin décembre par l’Agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA) indiquent que le risque d’être hospitalisé avec Omicron est environ le tiers de celui avec Delta.
Aux Etats-Unis, une étude rétrospective a conclu que les risques de visite aux urgences, d’hospitalisation, d’admission aux soins intensifs et de ventilation mécanique étaient (à 3 jours) systématiquement réduits de plus de moitié par rapport à ceux observés dans la cohorte de patients infectés par le variant Delta.
Face à ces études, il faut rester vigilants, car elles comportent des limites, et observer également ce qu’il se passe dans la vie réelle, dans des pays comparables au nôtre, après une période significative.
T comme transmissibilité
Le variant Omicron s’est répandu de façon très rapide dans les pays où il est apparu. Cela peut suggérer qu’il est plus transmissible que d’autres variants. Cependant, il est difficile de savoir si c’est bien une caractéristique intrinsèque du virus ou un effet lié à d’autres paramètres, comme un temps d’incubation plus court, un échappement immunitaire.
U comme vaccin "universel"
C’est l’espoir de demain : mettre au point des vaccins efficaces contre les variants actuels et futurs du SARS-CoV-2, voire étendus à tous les coronavirus humains. Plusieurs techniques sont à l’étude pour trouver un vaccin "pancoronaviral" chez l’homme, comme celles autour d’anticorps largement neutralisants, ou d’ARNm codant pour une protéine Spike multiplexe chimérique (composée de segments multiples issus de protéines Spike de divers bêtacoronavirus de l’homme et des chauves-souris).
V comme virulence
Qu’est-ce qui pourrait expliquer la moindre sévérité du variant Omicron ? Des travaux expérimentaux menés récemment par une équipe de la Faculté de médecine LKS de l’Université de Hong Kong sur des hamsters et des souris indiquent que ce variant pourrait être devenu spécialisé dans l’infection des voies respiratoires supérieures, et non dans les poumons humains, dans lesquels il semble se multiplier plus lentement que le variant Delta. Ce serait une explication supplémentaire à son échappement immunitaire, puisque les anticorps des muqueuses sont très peu impliqués dans la vaccination, et à sa plus grande contagiosité.
Le virologue belge Steven Van Gucht a déclaré à la conférence de presse du premier Comité de concertation de cette année 2022 qu’Omicron était "beaucoup plus clément" et présentait 50 à 75% moins de risque de développer une forme grave.
X comme Xi
Une lettre de l’alphabet grec qui ne sera pas attribuée à un variant. Comme le "Nu", qui ressemble trop à "new" en anglais. "Xi" est un nom de famille chinois et il se trouve que c’est le patronyme du président Xi Jinping.
L’OMS a publié des recommandations, dès 2015, indiquant que "les termes à éviter dans les noms de maladies sont les lieux géographiques (par exemple, syndrome respiratoire du Moyen-Orient, grippe espagnole, fièvre de la vallée du Rift), les noms de personnes (par exemple, maladie de Creutzfeldt-Jakob, maladie de Chagas), les espèces animales ou les aliments (par exemple, grippe porcine, grippe du poulet, orthopoxvirose simienne), les termes renvoyant à des aspects culturels ou désignant des populations, des secteurs d’activité ou des métiers (par exemple, celui de légionnaire) et ceux susceptibles de susciter des peurs inutiles (inconnu, fatal, épidémique)".
Y comme Yves Van Lathem
Le porte-parole interfédéral belge à la lutte contre le Covid-19 s’est le premier avancé en Belgique sur l’espoir d’un Omicron rikiki en hospitalisations mais costaud en contaminations. Avant même la dinde et le fromage, à l’heure des pantoufles devant la cheminée, il se lançait : "Ce serait notre meilleure arme écologique et biologique contre le variant actuel, le Delta. Le nouveau serait en effet moins virulent, ce qui permettrait d’avoir une protection croisée", disait-il à nos confrères de la Dernière Heure. "Si on peut renverser le Delta de la sorte, ce serait un cadeau inespéré, un très beau cadeau de Saint-Nicolas."
Précipité ou visionnaire ? Les hôpitaux belges seront les premiers évaluateurs.
Z comme zinc
Bien qu’il soit un oligoélément essentiel, réputé pour ses propriétés anti-inflammatoires, antioxydantes et de renforcement de l’immunité, le zinc n’est pas plus efficace de façon préventive ou curative contre le variant Omicron que contre les autres variants du coronavirus.