Cela faisait longtemps qu’il n’avait plus trouvé de rôle à la mesure de son talent… A bientôt 60 ans, Gary Oldman revient sur le devant de la scène en incarnant Winston Churchill dans "Darkest Hour" ("Les heures sombres"), qui lui a valu le Golden Globe du meilleur acteur… En attendant, peut-être, un Oscar.
Mai 1940. Dans toute l’Europe, c’est la débâcle. En Grande-Bretagne, le Premier ministre conservateur Neville Chamberlain, partisan d’un dialogue pacifiste avec Hitler, est poussé à la démission. Son parti ne trouve qu’un homme accepté par l’adversaire, le parti travailliste, pour former un gouvernement d’union nationale : Winston Churchill. Mais ses collègues se méfient de cet homme de 65 ans. Considéré comme un électron libre peu fiable, Churchill fait peur, y compris au Roi George VI.
"Darkest hour" montre comment cet homme isolé va parvenir à imposer sa vision politique de résistance face au Führer, et imaginer l’opération Dynamo pour récupérer les milliers de soldats anglais bloqués à Dunkerque…
Sur le papier, "Darkest hour" a tout du "docu-drama " solennel, de la pièce de théâtre un peu poussiéreuse. Il n’en est rien : le film est passionnant de bout en bout. Grâce au scénario d’Anthony McCarten (déjà auteur du biopic sur Stephen Hawkins), qui rend justice à l’humour de Churchill et à sa pugnacité pour imposer ses vues face à ses nombreux ennemis au sein de son propre camp. Grâce à la mise en scène presque lyrique de Joe Wright ("Atonement"), dynamique et inventive. Grâce enfin à Gary Oldman qui, aidé par un maquillage impressionnant, se glisse dans la peau du génial politicien et restitue son charisme et sa singularité.
Winston Churchill, géant du XXème Siècle, méritait un grand film et un grand acteur. Mission accomplie avec "Darkest Hour"...