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D’après une étude, la principale cause de mortalité chez les rappeurs est le meurtre

D’après une étude, la principale cause de mortalité chez les rappeurs est le meurtre

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Notorious Big, Tupac Shakur, Big L… Autant de rappeurs assassinés dans la fleur de l’âge, et ils sont loin d’être les seuls. Une étude universitaire a même démontré que le meurtre était la principale cause de mortalité dans ce milieu.

51 pour cent, c’est la proportion de rappeurs qui meurent assassinés. Plus que le suicide ou l’overdose, il semblerait donc que ce soit la violence qui entraîne le plus de décès chez les stars montantes du rap et du hip-hop.

C’est en tout cas ce qu’a démontré Dianna Theadora Kenny, professeure de psychologie et de musique à l’Université de Sydney. D’après les données qu’elle a pu rassembler, ce taux était par ailleurs bien plus bas concernant des artistes performant dans d’autres genres musicaux. À titre de comparaison, il ne s’élève qu’à 1,6 pour cent pour les musiciens country…

Conclusion : le genre de musique pratiqué influencerait l’espérance de vie des musiciens davantage que d’autres facteurs, tels que l’âge ou le sexe.

Mais comment une telle disparité entre les genres peut-elle s’expliquer ?

Marc Garmirian se penche sur cette question épineuse dans son documentaire, "Le rap qui dérape".

Retour aux sources

Le rap est apparu dans les années 1970 dans les ghettos afro-américains. Nés dans les années 1950, ces ghettos constituent des quartiers résidentiels de grandes villes des États-Unis, telles que New York, Chicago ou Détroit. Ils se sont formés suite à une grande migration des Afro-Américains, cherchant à quitter les États du Sud où le racisme était particulièrement prégnant. Suite à la diminution d’emplois industriels et à une augmentation des emplois dans le secteur du service, les populations blanches et aisées ont ensuite déserté les centres-villes pour la banlieue, tandis que les Afro-Américains fraîchement licenciés n’avaient pas les moyens de déménager des quartiers centraux où ils s’étaient installés.

Depuis lors, les ghettos ont abrité des populations vulnérables, en proie à de grandes difficultés sociales et à la ségrégation raciale.

Ce sont ces inégalités que le rap entend dénoncer avec rage lorsqu’il est créé, en 1970. Disposant de ses propres codes, il s’adresse à ceux qui ont eux-mêmes expérimenté les failles du système et qui, par conséquent, peuvent se reconnaître dans les paroles qui s’écoulent de la bouche des premiers rappeurs.

Le rap, pourtant, va bien vite dépasser les frontières des ghettos américains. Dès 1980, la France, l’Allemagne, le Royaume-Unis et même la Chine emboîtent le pas.

L’essence du rap reste toutefois toujours la même. Le caractère social reste un ingrédient essentiel de sa recette, et par conséquent c’est avant tout les cercles les plus défavorisés qui sont séduits par ce genre.

Là où naît le crime

L’injustice sociale n’est pas sans conséquence pour les habitants des ghettos. Très jeunes, ils se retrouvent mêlés à des gangs, dont il devient par la suite très difficile de se dissocier. Ainsi, nombre de jeunes rappeurs ont été victimes de règlements de compte.

C’est ainsi que Nipsey Hussle a été assassiné par balles par un membre des Crisps, un gang auquel il avait lui-même appartenu quelques années plus tôt.

L’histoire de 50 Cent, qui menait une vie de gangster avant de percer dans le rap, est tout aussi évocatrice. Suite à la sortie de son titre "Ghetto Qu’ran", un trafiquant de drogue avec lequel il avait collaboré par le passé s’était effectivement senti attaqué par les paroles de la chanson et avait réagi en commanditant son meurtre.

Et si en définitive 50 Cent a survécu à cette attaque, ce n’est en revanche pas le cas de quantité de rappeurs, rattrapés par leur passé après une montée fulgurante.

"Le rap qui dérape", à voir ce dimanche 12 mars à 21h30 sur La Trois et disponible en streaming sur Auvio pendant 90 jours. 

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