Ce premier roman de Philippe Alauzet, finaliste du Prix Première 2023, prévu au début comme un scénario de film, nous plonge dans un monde où des animaux et des humains, on ne sait pas toujours quels sont les plus sauvages.
Agnès et Jean, fille et père, vivent du travail de la ferme, en l’absence de la mère, disparue dans des circonstances qui demeurent mystérieuses.
Agnès, se tient loin des hommes, excepté Pal qui vient aider au travail et semble tout accepter de sa part.
Le climat est pesant, on sent le poids du non-dit, on comprend que les murs épais cachent de lourds secrets.
Le danger vient certainement de la forêt, c’est une bête qui décime les troupeaux et que le père, suivi de son chien, prend en charge.
Mais on sait qu’il y a d’autres fantômes. Il faut les chercher dans les silences du passé, dans les brumes de l’enfance.
Le romanesque ici naît de la force des éléments et des tourments de la nature, mais le traumatisme que l’on soupçonne et dont l’héroïne doit se libérer fait écho à la plus sordide des réalités. À quel point les blessures infligées hier nous empêchent-elles d’aimer aujourd’hui.