Si ces distinctions littéraires sont souvent peu connues du grand public, elles assurent à leurs lauréats une exposition médiatique, qui se répercute souvent sur les ventes de livres. Toutefois, cette réussite commerciale varie considérablement en fonction de la notoriété des écrivains : Shin Kyung-sook rencontre un vif succès en librairie depuis la sortie en 2008 de "Please Look After Mom". Primé au convoité Man Asian Literary Prize, ce roman sur les complexités de la maternité s’est écoulé à plus de deux millions d’exemplaires en Corée du Sud. Son apparition dans la célèbre liste des best-sellers du New York Times a contribué à lui faire traverser les frontières ; il est désormais publié dans une vingtaine de pays, selon le quotidien américain.
Malgré tout, la littérature coréenne peine encore à s’exporter aussi bien que celle anglaise, française ou espagnole. Quelque 150 livres en coréen ont été publiés dans 27 langues différentes en 2022, d’après le Korea Times qui s’appuie sur des chiffres de l’agence LTI Korea (Literature Translation Institute of Korea). En comparaison, les droits de traduction de 16.878 ouvrages français ont été cédés en 2021, selon le Syndicat national de l’édition.
Mais les professionnels coréens du livre restent confiants quant au pouvoir de résonance de la littérature du pays du Matin Calme sur la scène mondiale. "Le travail acharné des auteurs coréens et le dévouement des traducteurs confèrent à la littérature coréenne un attrait universel grandissant", a déclaré l’agence LTI Korea au Korea Times.