C’est au volant d’une voiture de service que Jean-Hubert Nicolay, le patron de la police de Mons-Quévy, a eu un accident de roulage il y a quelques jours, dans l’entité de Quévy même. Pas un banal accrochage puisqu’il est carrément parti en tonneau. Vu le profil du conducteur, seul en cause, le constat est effectué par la police boraine, la zone de police voisine. L’éthylotest réalisé sur place s’avère négatif.
L’histoire pourrait en rester là sauf qu’à l’hôpital où le commissaire divisionnaire a été conduit pour y être soigné, une prise de sang aurait été effectuée avec un résultat cette fois largement positif (on parlerait – au conditionnel – d’un taux d’alcoolémie de 3,06 grammes par litre de sang). Interpellant, indépendamment de la question d’une éventuelle violation du secret médical.
Aucun démenti de l’intéressé, l'inspection générale sollicitée
Ceci étant, ce lundi, Jean-Hubert Nicolay était en tous cas fidèle au poste. Mais silence radio : on nous a juste informé que l’intéressé se refusait à tout commentaire. Force est de constater cependant que le commissaire divisionnaire ne dément pas les informations publiées. La question est quand même de savoir ce qu’il risque, éventuellement, si le taux d’alcoolémie avancé est non contestable.
Du côté du conseil de police, présidé par le bourgmestre de Mons, Nicolas Martin, on n’avait au départ pas convoqué de réunion dans l’urgence. Vu que patron de la zone de police n’était pas en service au moment de son accident, la question est de savoir si une suspension temporaire, voire une procédure disciplinaire, pourrait être engagée pour "mauvaise conduite" à l’encontre de celui qui a pris ses fonctions de chef de corps en juin 2019.
Finalement, ce lundi soir, le collège de police a annoncé par communiqué qu'il avait pris la décision d'entamer une procédure contre le chef de corps. Le collège de police précise qu'à ce stade il "ne dispose pas des résultats de cette prise de sang", lit-on dans le communiqué. Mais que "compte tenu de l’impact que cette information, non vérifiée à ce stade, le collège a décidé d’entamer une procédure à l’encontre du chef de corps". Le collège va "solliciter l’inspection générale de la police afin de lancer une enquête préalable et de disposer de tous les éléments du dossier", poursuit le communiqué.
Suspension réclamée par Georges-Louis Bouchez
En attendant, l’affaire prend déjà une tournure politique. En effet, Georges-Louis Bouchez, le président du MR et chef de groupe Mons en mieux (dans l’opposition au conseil communal), demande la suspension de Jean-Hubert Nicolay, le temps qu’une enquête soit menée. Il réclame également la convocation rapide d’un conseil de police ainsi que la tenue d’une enquête par le Comité P.
Georges-Louis Bouchez qui se dit, par ailleurs, pour le moins circonspect quant au fait que l’éthylotest effectué par la zone de police boraine se soit révélé négatif alors que le chef de zone était manifestement sous l’emprise de l’alcool.
Quant au Procureur du Roi de Mons, il dit attendre le Procès-verbal de la police boraine avant d’engager une éventuelle procédure. Mais cela pourrait prendre 3 à 4 semaines.