Pour La Conversation, Camille De Rijck s'est aventuré à Londres chez la fascinante soprano anglaise Felicity Lott. En cinq épisodes, elle évoque, entre larmes et émotion, sa longue carrière.
Mais qui est-elle, en réalité ? Une Anglaise, grande, impressionnante mais dont le sourire — ample et franc — invite à la conversation, sous un glacis de mélancolie. Felicity Lott, anoblie par la Reine en 1996, faite Docteur Honoris Causa de La Sorbonne, est un joyau de l’opéra, de la mélodie et du Lied. Bruxelles a souvent eu l’occasion de la célébrer, notamment à La Monnaie en 1986 et en 2001 dans deux productions différentes du Chevalier à la Rose de Richard Strauss.
Cette série de cinq épisodes nous permet d’entrer dans son univers. D’abord, au sens propre, puisqu’elle nous reçoit chez elle, à Londres, dans une pièce aux couleurs de pêche blanche, où il fait un silence de bibliothèque. Au sens figuré, ensuite, vu qu’elle aborde des sujets d’une grande intimité, comme la maternité et le crépuscule d’une carrière qui lui permet désormais de chanter dans des salles "toujours plus petites".
C’est l’une des figures les plus attachantes des scènes qui nous reçoit chez elle, entre souvenirs et projets, la larme généreuse, la modestie à fleur de peau, qui lui permet de conclure par une pirouette : "vous savez, je ne suis qu’une chanteuse".