Depuis plus de vingt ans, cette association permet à des jeunes de s’ouvrir au monde, de découvrir la vie dans les pays en voie de développement, d’être sensibilisés au commerce équitable. Par des jeux de rôle, des activités ludiques, beaucoup de discussions aussi, d’échanges et de partages. L’ONG Village du Monde vient de perdre son agrément d’organisation non gouvernementale tout comme une vingtaine d’autres, presque toutes francophones et de petite taille.
Parce que le ministère de la Coopération au Développement revoit sans cesse ses subsides fédéraux à la baisse. Cette fois, c’est après un screening, une évaluation effectuée par un cabinet privé que le couperet est tombé. "Il y a vraiment un sentiment d’injustice après vingt ans sur le terrain" nous explique le co-fondateur de l’ONG, Jean-Pierre Griez, "le temps qu’on a passé à se former pour comprendre les termes employés par le cabinet qui a évalué notre ONG, on nous a testés comme si nous étions une entreprise marchande". L’ONG perd 150 000 euros de subsides. Sur 5,5 équivalents temps plein, 2 sont supprimés.
Un travail de sensibilisation nécessaire
"Ce que nous faisons répond à un véritable besoin" poursuit Jean-Pierre Griez, "l’an dernier nous avons accueilli une centaine de groupes d’élèves de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Nous avions déjà 25 demandes pour cette année scolaire. Nous venons de réaliser de nouveaux outils pédagogiques qui vont se retrouver dans un tiroir".
Quand nous nous rendons dans les locaux délabrés mais chaleureux de cette association, les mines sont tristes et le ton amer "on a jamais autant parlé de citoyenneté, du vivre ensemble et c’est tout notre travail qui tombe à l’eau. Même si nous étions inquiets vu la façon dont l’évaluation se passait, le coup est dur ", France Hanin, la coordinatrice, vient de terminer son préavis. "Ce qui choque" dit-elle, "c’est bien la façon dont on a testé les ONG via un cabinet privé avec des questions incompréhensibles, on n’avait jamais connu cette lourdeur administrative ". Résultat, ce sont les petites structures qui trinquent aujourd’hui .