CSNY : Les 50 ans de "Déjà Vu"

CSNY: Les 50 ans de "Déjà Vu"

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Par Laurent Rieppi via

Du trio au quatuor…

"Déjà Vu " suit d’un peu moins d’un an le premier disque du trio Crosby, Stills & Nash.

Suite au succès de leur album "Crosby, Stills & Nash" (qui se classe à la 6e place des charts aux Etats-Unis), les trois musiciens sont bien décidés à continuer sur leur lancée et à sortir un album encore meilleur.

Le groupe a envie d’étoffer son son que ce soit sur scène ou sur album. Crosby, Stills & Nash pensent alors s’adjoindre les services d’un claviériste, et pas n’importe lequel, puisqu’ils approchent alors Stevie Winwood. Ce dernier décline cependant l’invitation.

Un peu plus tard, alors que les 3 musiciens partagent un repas avec Ahmet Ertegun, le patron d’Atlantic Records, ce dernier leur propose d' "engager" un certain Neil Young, qui n’est alors pas encore la superstar qu’il deviendra quelques mois plus tard.

David Crosby, Stephen Stills & Graham Nash ne sont pas directement convaincus. Nash ne connaît pas beaucoup Neil Young et est méfiant. Stills, lui, se souvient de son expérience difficile au sein de Buffalo Springfield (groupe dans lequel on retrouvait également Neil Young) et n’est pas non plus vraiment séduit par cette idée.

Finalement après quelques rencontres entre les 4 musiciens, Young finit par rejoindre le groupe et même par devenir, non pas un simple musicien supplémentaire, mais bien à prendre partie intégrante au concept du groupe en devenant un membre officiel du désormais quatuor. Young, tout comme les trois autres, apporte, de cette façon, ses propres compositions à ce nouveau disque.

David Crosby : " Notre force, c’était que les quatre composaient. Démarrer un album avec 'Carry On', c’est déjà pas mal. Là-dessus quelqu’un a apporté 'Teach Your Children' et ensuite tu as 'Déjà Vu', puis tu suis avec 'Country Girl'… Cette série d’excellents morceaux, ça te donne un putain d’avantage sur la concurrence… Et c’est tout cela que nous avions dans Crosby, Stills, Nash & Young… "

Helpless

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Un enregistrement long qui privilégie l’instant

 Déjà Vu prend beaucoup de temps à être enregistré. D’après la légende plus de 800 heures seront nécessaires pour boucler ce grand classique.

Si Crosby, Stills, Nash & Young jouent eux-mêmes de la plupart des instruments, ils sont cependant aidés par deux autres musiciens qui sont également crédités sur la pochette avant du disque à savoir le bassiste Greg Reeves, et le batteur Dallas Taylor.

En plus de ses deux musiciens "officiels", on retrouve aussi deux invités célèbres. Jerry Garcia qui joue de la steel guitar (Garcia qui est le leader de Grateful Dead et qui se nourrit de ces jam-sessions pour influencer son propre groupe sur les albums "Workingman’s Dead" et "American Beauty").

Et il y a aussi John B. Sebastian des Lovin Spoonful à l’harmonica.

Beaucoup de titres de l’album sont enregistrés dans des conditions live. S’il faut beaucoup d’heures au groupe pour enregistrer ce disque, c’est parce qu’il y a beaucoup de va-et-vient en studio, il n’y a pas de planning établi, les musiciens viennent quand ils le sentent, s’installent devant le micro et privilégient l’instant. Ainsi un titre comme "Almost Cut My Hair" a été enregistré entièrement dans des conditions live et lors d’une des premières prises.

Stephen Barncard, assistant son lors des sessions de l’enregistrement de l’album "Déjà Vu" (et qui deviendra par après producteur notamment du célèbre "American Beauty" de Grateful Dead) expliquera ceci : " La première chose que j’ai apprise avec ce groupe, c’est à laisser la bande tourner tout le temps. On enregistre tout, un pet, un blip, un toussotement et soudain, voilà, c’est parti. Et il valait mieux essayer d’avoir la première prise car c’était souvent la meilleure… "

Almost Cut My Hair

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8 en studio…

"Déjà Vu est enregistré dans le studio C au célèbre Wally Heider’s Studios de San Francisco ainsi qu’au studio III des Wally Heider’s Studios de Los Angeles entre juillet et décembre 1969.

Le tout est supervisé par l’ingénieur du son Bill Halverson qui effectue un travail incroyable sur ce disque.

Pour la réalisation de l’album, le groupe s’impose un rythme de travail complètement dingue, en organisant parfois des séances de travail de 48 heures non-stop. Pour tenir le coup, le groupe consomme alors massivement différents excitants.

Les 3 musiciens composent, apportent leurs touches dans chaque morceau et écoutent les commentaires et suggestions des personnes présentes durant les sessions d’enregistrements. Cependant, tout ce beau monde amassé dans le studio finit par rendre la situation un peu chaotique…

Stephen Stills : " On était à huit dans le studio, on enregistrait, on réécoutait et chaque fois que quelqu’un ouvrait la bouche c’était pour dire 'Eh bien moi, je crois qu’on doit faire ceci comme ça etc.' Ça finissait par devenir complètement chiant. Au lieu de tuer quelqu’un, j’attendais que tout ce beau monde reparte, ou alors je me cassais et ne revenais qu’au plein milieu de la nuit. Là, on pouvait enfin bosser tranquillement… "

Carry On

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Our House

Magnifique composition présente sur "Déjà Vu", c’est le titre "Our House" signé par Graham Nash.

Dans ce titre Graham Nash nous parle de sa relation amoureuse avec la chanteuse Joni Mitchell. Alors que l’idéologie hippie prône souvent l’amour libre, " Our House " est un titre qui parle de la stabilité dans un couple, de monogamie…

Graham Nash " Mon Dieu, ça décrit une scène incroyablement domestique. On était tous les deux avec Joni Mitchell chez nous, et j’étais en train de mettre des fleurs dans un vase et d’allumer le feu. Et puis, je l’ai regardé et je me suis dit j’aime vraiment cette femme, et j’ai voulu décrire ce moment particulier de notre relation. Alors, je me suis assis au piano, une heure plus tard, j’avais écrit 'Our House'… "   

 

Our House

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Woodstock

"Déjà Vu" connaît un immense succès. Quelques semaines avant sa sortie, les précommandes de l’album s’élèvent déjà à plus de deux millions de copies.

A sortie l’album se classe directement à la première place des charts aux Etats-Unis.

L’album devient vite un des disques les plus populaires du rock et devient aussi un des disques phares du mouvement hippie.

Sur "Déjà Vu", on retrouve également ce titre "Woodstock".

Une composition non pas signée par un des 3 membres du trio mais bien par Joni Mitchell, la petite amie de Graham Nash à l’époque, qui parle dans cette chanson de l’esprit du festival de "Woodstock". Joni Mitchell qui n’a pas participé à l’événement mais l’a suivi en direct à la télévision dans une chambre d’hôtel à New York…

Woodstock

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