Une fresque qui comptera une suite, comme il s’était risqué à le dire aux critiques.
"C’est ce que j’ai dit, oui. Toutefois, je n’aime pas qu’on vienne me dire : j’ai hâte de lire le 2e tome. Je sais que ça part d’une bonne intention mais le prochain tome n’est pas pour tout de suite", concède-t-il, avant de demander, dans un sourire, que l’on passe "à la prochaine question".
Pour certains, son style hyperréaliste ainsi que sa description de l’Amérique le rapproche d’Honoré de Balzac, père de la "Comédie Humaine".
"Comment dire… J’envie la rapidité avec laquelle Balzac a écrit ses livres ainsi que le nombre de livres qu’il a écrits", explique-t-il.
Ce que j’ai tenté de faire dans "Crossroads", c’est de créer cinq personnages, ce qui pour moi signifiait créer cinq histoires que j’ai ensuite voulu entremêler.
"Crossroads est mon premier livre dont l’intrigue n’est pas située au présent. J’ai besoin de me mettre des défis et écrire une histoire qui n’est pas fondée sur des événements actuels est le genre de défi qui m’anime".
Pourtant, l’Amérique contemporaine ne manque pas de défis. A commencer par l’extrême polarisation politique que vit le pays, traversé par les questions raciales, de genre mais aussi par le débat sur l’avortement.
Né en 1959 dans une famille de la classe moyenne d’un père suédois et d’une mère américaine, l’auteur de "Freedom" assure ne pas craindre l’expression "privilège blanc".
J’ai étudié dans une bonne université où j’ai appris à écrire. L’autre chose que j’ai apprise, parce que j’étais un étudiant assez paresseux, était comment prétendre maîtriser un sujet que je ne connaissais pas vraiment.
"Je pense que pour les jeunes, surtout en cette période très politisée, j’ai forcément tort à moins que l’on prouve le contraire. Cela concerne tout ce que je fais parce que j’ai eu d’énormes privilèges", affirme-t-il.
"J’ai eu la chance d’être en bonne santé, d’avoir des parents qui se sont battus pour leurs enfants et la liste peut continuer… Je le comprends et ça ne me rend pas amer".