Comme tous les mercredis, voici les critiques des sorties cinéma de la semaine.
Wonderstruck (Le Musée des Merveilles)
Il a offert à Cate Blanchett ("Carol") et Kate Winslet ("Mildred Pierce ") des rôles magnifiques. Aujourd’hui Todd Haynes, avec le concours du romancier Brian Selznick (auteur d’"Hugo Cabret") aborde pour la première fois de sa carrière le monde de l’enfance avec "Wonderstruck".
Le film suit deux quêtes initiatiques à cinquante ans de distance. En 1927, Rose, fillette sourde, quitte sa banlieue pour monter à New York, toute seule comme une grande, dans l’espoir de retrouver le théâtre où se produit son actrice favorite. En 1977, Ben, avide de découvrir les traces d’un père qu’il n’a pas connu, s’aventure lui aussi dans Big Apple… On s’en doute, les deux enfants vont arpenter les mêmes lieux, dont le fabuleux Muséum d’histoire naturelle.
Todd Haynes n’a pas son pareil pour reconstituer les atmosphères rétro (cfr les films précités) et s’amuse à filmer le périple de Rose à la manière d’un film muet en noir et blanc (avec une musique de son fidèle compositeur Carter Burwell). Il s’ingénie à entrelacer les deux intrigues pour amener des connections entre elles… Mais parfois, Haynes est un peu piégé par son esthétisme ; son goût pour les belles images ralentit parfois inutilement le rythme de son récit. "Wonderstruck" dure près de deux heures ; c’est une durée inutilement longue pour un scénario qui recèle certes des jolies surprises, mais qui manque de tension dramatique. Ces longueurs sont d’autant plus regrettables que le film recèle de vrais grands moments de poésie.