Les Engagés, pour un plafonnement du prix du gaz à 100€/MWh
"D’autres pays ont pris des mesures similaires", avance Maxime Prévot, le président des Engagés. "En plafonnant le prix à 100€/MWh, cela permet de générer une division par deux ou trois, de manière immédiate, de la facture des ménages, du secteur non-marchand et des entreprises et artisans", argumente Maxime Prévot. Pour lui, le financement de la mesure serait supportable. "D’après les projections que nous avons faites, en ciblant les ménages, les indépendants et les PME, pas les grandes entreprises, c’est de l’ordre de 400 millions d’euros par mois", soit moins cher selon les Engagés que les mesures prises par l’actuel gouvernement.
Le MR n’est pas pour un plafonnement : impayable
Au MR, le président Georges-Louis Bouchez rappelle qu’il a été décidé de capter les surprofits du secteur énergétique, "un peu plus de trois milliards". "Les trois milliards ne pourraient pas financer la mesure de M. Prévot", argumente Georges-Louis Bouchez, rappelant que "rien que le tarif social, cet hiver, cela va déjà coûter 600 millions d’euros". Pour lui, élargir le tarif social à l’ensemble des consommateurs du pays, "cela coûte 4 à 6 milliards par mois".
Quant à l’exemple français où l’on plafonne les prix, "la France est en train de s’endetter à plus de 25 milliards d’euros par ses interventions et loge ça dans la dette d’EDF", estime le président du MR. "Les Français vont devoir repayer la facture dans quelques mois ou quelques années quand il faudra recapitaliser EDF", ajoute-t-il.
Au PS, on privilégie les mesures actuelles à un blocage des prix
Le président du PS, Paul Magnette, met en avant la captation des surprofits prévue par le gouvernement. "Cela représente à peu près 4 milliards et on les redistribue aux citoyens", explique-t-il. "Cette méthode est meilleure que celle du gel (ndlr : des prix) parce qu’elle cible le mieux ceux qui en ont véritablement besoin", ajoute-t-il. Le tarif social élargit, la baisse de la TVA et la prime mensuelle de 61 euros pour l’électricité et 135 euros pour le gaz (de novembre à mars), et les aides pour le mazout et les pellets restent les pistes privilégiées pour le PS.
Quant à bloquer les prix, pour le PS, "sur le gaz, sur le mazout, vous ne savez pas le faire, nous ne sommes pas producteurs de gaz et de pétrole", explique Paul Magnette. Et si la Belgique plafonne le prix du gaz, "il n’y a plus personne qui va nous livrer du gaz", estime le président du PS.
Chez Défi, un blocage des prix est "possible" et "soutenable"
"Je pense que la Belgique aurait pu fixer les prix, que c’est légalement possible, que l’Europe le permet jusqu’en 2025", explique François De Smet, le président de Défi.
S’il bloque les prix, "l’Etat n’a pas à compenser". "Vous pouvez choisir de bloquer les prix, Engie et les autres ne vendront pas à perte pour l’instant", argumente François De Smet. "Vous pouvez fixer les prix sans avoir à les compenser, puisque de toute façon, ce qu’on fait c’est aller chercher les surprofits et faire de la redistribution", ajoute le président de Défi pour qui "il aurait fallu attaquer le mal à la racine et bloquer les prix".
Pour Ecolo, bloquer les prix, oui, mais au niveau européen
Chez Ecolo, le président Jean-Marc Nollet préconise un blocage des prix "là où c’est le plus pertinent, au niveau européen". "Le travail est en cours", explique-t-il, même s’il reconnaît que "ça coince un peu" parce qu'"une petite dizaine de pays sont réticents ou opposés". Jean-Marc Nollet attend la proposition prochaine de la présidente de la Commission européenne.
Le PTB est "pour la fixation des prix"
"Aujourd’hui, la loi permet à l’Etat de fixer les prix", explique Raoul Hedebouw, pour le PTB. "On doit l’imposer à Electrabel", ajoute-t-il, épinglant chez "Engie-Electrabel, des coûts de production de 25 à 30€/MWh" et des prix de vente "à du 240€/MWh".
Pour le PTB, fixer un prix autour de 45 ou 50€/MWh serait une solution.