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Crise énergétique : le secteur pétrolier va devoir utiliser ses surprofits pour une contribution de solidarité

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Par Belga, édité par Marie-Laure Mathot

La commission de l’Énergie de la Chambre a approuvé jeudi matin un projet de loi instaurant une contribution de solidarité temporaire à charge du secteur pétrolier. Celle-ci sera demandée pour les exercices 2022 et 2023. L’objectif est d’écrémer les surprofits enregistrés par le secteur à la suite de l’augmentation des prix constatée en 2022, couplée à une baisse de la consommation.

La contribution vise deux types de personnes morales : les sociétés pétrolières enregistrées actives dans le secteur du raffinage et qui disposent de capacité de raffinage en Belgique et les sociétés pétrolières enregistrées définies comme participants primaires pour l’année 2022 pour les produits diesel, gasoil et essences. Pour les premières, le montant de la contribution est fixé à 6,9 euros par tonne de pétrole brut transformé entre le 1er janvier 2022 et le 31 décembre 2023. Pour les secondes, le montant de la contribution à charge de ces sociétés est fixé à 7,8 euros par mètre cube de produits mis à la consommation entre le 1er janvier 2022 et le 31 décembre 2023.

La recette totale est estimée à 600 millions d’euros.

La ministre de l’Énergie Tinne Van der Straeten (Groen) a justifié le choix d’instaurer une taxe forfaitaire, plutôt qu’un pourcentage sur les bénéfices "car les bilans ne sont communiqués qu’à une date ultérieure, soit en septembre de l’année suivant l’exercice comptable concerné". Néanmoins, le projet de loi prévoit d’instaurer un mécanisme de compensation ou de régularisation qui permettra, lorsqu’on connaîtra les bénéfices de l’année d’imposition, de régulariser le montant de la contribution pour atteindre au minimum le montant par le règlement européen UE 2022/1854. Selon ce règlement, la contribution doit être due sur les bénéfices engrangés en 2022 et 2023 excédant de plus de 20% la moyenne des bénéfices imposables enregistrés entre 2018 et 2021. Le taux doit être d’au moins 33%.

Le texte a été adopté à l’unanimité, moins l’abstention de la N-VA. La solidité juridique du projet de loi a toutefois été interrogée tant par des élus de la majorité que de l’opposition.

La commission Énergie avait déjà approuvé mardi deux autres textes visant à "écrémer" des surprofits. Le premier contenait une contribution de solidarité imposée à Fluxys, le gestionnaire du réseau de transport de gaz qui a engrangé des recettes exceptionnelles avec l’obligation européenne de remplir les installations de stockage de gaz naturel.

L’autre texte adopté mardi concernait la taxe sur les surprofits des producteurs d’électricité -principalement Engie, exploitant du parc nucléaire belge.

Au total, les trois secteurs confondus, les bénéfices excédentaires sont estimés à 3,5 milliards d’euros.

Sur le même sujet : magazine #Investigation du 07/11/2022

Les surprofits des entreprises énergétiques

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