Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé une "pause" dans le processus d'adoption de la réforme de la justice en cours d'examen au Parlement, et contestée dans la rue depuis près de trois mois.
Dans une adresse à la nation après des consultations politiques avec certains partenaires de la coalition au pouvoir, Netanyahu a annoncé que l'adoption définitive des différents projets de loi de la réforme était reportée à la prochaine session parlementaire devant s'ouvrir après les fêtes de la Pâque juive (5 au 13 avril), cédant ainsi en partie aux demandes des opposants.
Le chef de l'opposition israélienne, Yaïr Lapid, a annoncé être "prêt à un véritable" dialogue, mais à certaines conditions, sur le projet de réforme de la justice qui divise le pays depuis janvier. "Si la législation s'arrête réellement et totalement, nous sommes prêts à entamer un véritable dialogue", a-t-il déclaré dans une intervention télévisée après l'annonce de Benjamin Netanyahu. "Nous avons eu de mauvaises expériences dans le passé et nous allons donc d'abord nous assurer qu'il n'y a pas de ruse ou de bluff", a-t-il néanmoins ajouté.
De son côté, la Maison Blanche a "salué" cette décision.
Reprise après Pâques
Benjamin Netanyahou a négocié avec ses partenaires de gouvernement durant toute la journée, et en particulier avec le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir, classé à l’extrême-droite de l’échiquier politique israélien. Ben Gvir s’était ouvertement opposé à une suspension de la réforme.
En fin de journée, son parti Force Juive a annoncé avoir donné son accord pour un report de la réforme judiciaire après les fêtes. Force Juive dit avoir obtenu en échange la création d’une Garde nationale civile qui sera placée sous l’autorité d’Itamar Ben-Gvir.
Grève générale immédiate, Ben Gourion et des ambassades s’arrêtent
La pression de la rue n’a pas faibli au cours de cette journée mouvementée. La principale centrale syndicale du pays, l’Histadrout, a déclenché une grève générale. "Dès la fin de cette conférence de presse, l’Etat d’Israël s’arrête. Nous avons pour mission d’arrêter le processus législatif et nous allons le faire", a déclaré de grand matin Arnon Bar David, qui dirige l’organisation. Le syndicat des travailleurs de l’aéroport international Ben Gourion a annoncé dans la foulée l’arrêt immédiat des décollages des avions.