Les chefs du commandement conjoint des forces armées et des prisons de l'Équateur ont démissionné de leurs fonctions, a annoncé lundi le gouvernement, dans un contexte de crise carcérale marquée par un massacre à Guayaquil et de lutte contre le trafic de drogue.
Le président équatorien Guillermo Lasso a "accepté la démission" du chef du commandement interarmées, le vice-amiral Jorge Cabrera, et du directeur de l'agence chargée des prisons (SNAI), Bolivar Garzon, a indiqué le secrétariat aux communications de la présidence dans un communiqué.
Affrontements entre gangs : 68 morts
À coups d'armes blanches, d'armes à feu et d'explosifs, des prisonniers ont attaqué, après avoir saboté l'électricité, les occupants d'une autre unité de la prison de Guayaquil, qui abrite 8500 détenus avec une surpopulation de 60%.
Les autorités ont dénoncé la "sauvagerie" et la "barbarie" des assaillants, que des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré s'acharnant, à coups de couteaux et de bâtons, sur des corps entassés et carbonisés dans une cour. Une "lutte pour le leadership", après la sortie de prison la semaine dernière d'un chef de gang, serait à l'origine de ces nouvelles violences, selon la police.
Le complexe carcéral de Guayaquil avait déjà été le théâtre fin septembre du plus grand massacre de l'histoire carcérale de l'Équateur et l'un des pires en Amérique latine. Lors de rixes entre bandes rivales, 119 personnes y avaient été tuées, certains détenus avaient été démembrés, décapités, ou brûlés. Depuis le début de l'année 320 détenus sont morts.