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Cri d’alarme sur le climat : "il faut agir plus vite et plus fort"

Climat : il faut agir plus vite et plus fort

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Par Françoise Berlaimont avec Sylvia Falcinelli

Nos actions permettent-elles de lutter suffisamment contre le changement climatique ? Pourrons-nous contenir le réchauffement à 1,5 degré en 2030 ? La réponse est NON, pas si on continue à ce rythme, selon les conclusions d’un rapport collaboratif d’une coupole de plusieurs organisations environnementales (thin, sous le nom de System Change Lab. Les auteurs appellent à agir beaucoup plus vite et à plus grande échelle.

Des changements systémiques indispensables

Dans cet état des lieux, les analystes ont passé au crible 40 indicateurs dans plusieurs secteurs majeurs représentant 85% des émissions de gaz à effet de serre. Aucun n’est en voie d’atteindre le seuil de 1,5 °C pour 2030, au contraire. Six indicateurs sont hors trajectoire, ils avancent dans la bonne direction à une vitesse prometteuse mais insuffisante. 21 indicateurs vont dans la bonne direction mais bien en dessous du rythme requis. Cinq indicateurs vont entièrement dans la mauvaise direction. Huit ont des données insuffisantes pour suivre les progrès.

"Nous ne pouvons plus nous permettre d’attendre, et nous ne pouvons plus nous permettre de juste privilégier les options les moins coûteuses" affirme Kelly Levin, l’une des principales autrices de ce rapport qui veut pousser les décideurs à changer d’échelle dans leurs actions face à l’enjeu du climat. "Il faut des changements systémiques" dit-elle. Sont notamment dans le collimateur l’alimentation et l’agriculture, l’énergie, la construction, l’industrie, le transport, les forêts et la nature.

Trop peu et pas assez

La conclusion est donc sans appel : le changement est lent voire beaucoup trop lent pour contenir le changement climatique et atteindre les objectifs 2030. Par exemple, il faudrait aller plus de deux fois et demi plus vite dans la lutte contre la déforestation. Autre exemple, il faudrait aller plus de 10 fois plus vite dans la réduction de l’intensité carbone de la production de ciment. Il faudrait aussi éliminer le charbon dans la production d’électricité six fois plus vite qu’actuellement. Le financement public des combustibles fossiles et leurs subventions devraient être supprimés, pointe encore le rapport. "Il est clair que les gouvernements ne traitent pas le changement climatique avec l'urgence qu'il revêt", estiment les analystes. C’est bien simple, selon la plateforme System Change Lab, aucun indicateur n’est dans les bons rails. Et certains sont même partis en sens inverse.

Besoin de leadership

Le rapport souligne cependant quelques signes encourageants. L’adoption de sources d’énergie sans carbone, y compris les énergies renouvelables comme le solaire et l’éolien, est en hausse dans le monde entier. Ces dernières années ont été marquées par une croissance record de l’adoption de ces technologies. La preuve que le changement exponentiel est possible quand les décideurs déploient les nombreux outils à leur disposition pour accélérer la transition. 

"Il n’y a pas de formule magique", conclut Kelly Levin, évoquant la nécessité d'incitants économiques, de régulation, d'innovation, de changements de comportement et d'un leadership "hors du commun à tous les niveaux de la société". Ce sera l’enjeu de la 27e conférence de l’ONU sur le climat (COP 27), du 6 au 18 novembre à Charm el-Cheikh, en Egypte où 200 pays seront représentés.

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