Si les emprunts à but énergétique augmentent, le nombre de crédits pour l’achat de véhicules neufs a fortement diminué (-21,5%), passant même pour la première fois sous la barre des 100.000 (96.500). On enregistre une baisse également des crédits pour des véhicules d’occasion, mais moins forte (-3%), on a même accordé en 2022 davantage de crédits pour des occasions (109.000) que pour des neuves (96.500). Selon l’UPC, " ce déclin s’explique en partie par la pénurie persistante de pièces détachées, l’incertitude quant au passage à la mobilité électrique et les longs délais de livraison, mais aussi par l’évolution des habitudes des Belges, comme la progression du télétravail qui rend la voiture moins indispensable. "
Si la voiture reste un motif important des demandes de crédits, elle recule donc et cela ne date pas d’hier : en 2018, on accordait 319.000 crédits automobiles, voitures neuves et d’occasion cumulées, mais l’année suivante en 2019, c’était 307.000 et on ne parlait pas encore du Covid. La suite verra la diminution s’accentuer avec 254 crédits en 2020, 235 en 2021 et 205.000 en 2022.
Outre les dépenses automobiles et écoénergétiques, 161.000 crédits ont été accordés en 2022 pour d’autres achats, tels que les appareils électroménagers, l’électronique et les meubles. Un chiffre qui affiche une légère baisse d’environ 4%.
Il reste la catégorie encore plus floue des autres buts, cela va des voyages aux achats d’œuvres d’art en passant par les opérations esthétiques mais cela peut aussi révéler des difficultés pour boucler ses fins de mois. 192.500 de ces crédits divers ont été accordés en 2022, c’est une nette augmentation par rapport aux 165.000 crédits de 2021 et aux 146.000 de 2020 mais cette hausse est sans doute le signe de la reprise d’appétit des consommateurs après les années Covid puisqu’en 2019, avant la crise, le chiffre était de 205.000 crédits.
Une tendance qui se vérifie dans le total des crédits accordés ces dernières années : les 674.000 crédits de 2022 marquent une augmentation par rapport à 2021 (637.000) et 2020 (672.000) mais ils sont encore loin des 802.500 de 2019 et des 811.000 de 2019. Quant à 2023, difficile de savoir quelle sera la tendance. L’augmentation des taux d’intérêt pourrait calmer les emprunteurs mais l’inflation pourrait au contraire les encourager. Une certitude, c’est le besoin général de maîtriser ou de réduire sa facture d’énergie, ce qui devrait pousser de nombreuses personnes à poursuivre l’isolation de leur logement et l’investissement dans des installations d’économie d’énergie. On devrait donc assister à une nouvelle hausse des crédits écoénergétiques, alors que rien ne laisse présager un rebond des crédits automobiles.