Coronavirus

Covid long : le variant Omicron, moins mortel, ne réduit pas le risque de troubles psychologiques ou neurologiques

Par Africa Gordillo

Le Covid-19 est loin d’avoir livré tous ses secrets. Une nouvelle étude publiée ce jeudi dans The Lancet Psychiatry par des chercheurs de l’Université d’Oxford (ici) met en lumière le risque accru de certains troubles neurologiques et psychiatriques, même deux ans après l’infection au coronavirus. Autrement dit, certains symptômes de ce type peuvent se déclarer deux ans après l’infection au Covid-19… quel que soit le variant (Alpha, Delta, Omicron). Et les enfants ne sont pas exempts d’effets secondaires.

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Une étude inédite

L’étude menée par des scientifiques de l’Université d’Oxford et de l’Institut de santé publique britannique, le National Institute for Health and Care Research, porte sur les diagnostics neurologiques et psychiatriques de 1,25 million de patients atteints du Covid-19, patients dénichés sur la base de données TriNetX contenant les données de 89 millions de patients, principalement aux États-Unis.

Ces résultats ont été comparés à ceux de 1,25 million de patients atteints d’une autre infection respiratoire diagnostiquée pendant la pandémie. Pourquoi ce groupe ? Pour ne pas comparer des pommes et des poires ou, si vous préférez, pour comparer les complications de maladies qui présentent des similitudes comme le Covid-19 et les maladies respiratoires au sens large.

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Les chercheurs ont comparé les risques d’apparition de 14 troubles neurologiques et psychiatriques majeurs chez les enfants (- 18 ans), les adultes (18 à 65 ans) et les personnes âgées (+65 ans), sur une longue période c’est-à-dire sur deux ans. C’est inédit tant par le panel observé que par la durée d’observation. Jusque-là, les études à avoir étudié les maladies secondaires développées après une infection au coronavirus ont porté sur un an maximum. Bref, les experts d’Oxford ont eu plus de recul et ils en ont profité.

Mêmes risques avec Omicron

Covid long : le variant Omicron, moins mortel, ne réduit pas le risque de troubles psychologiques ou neurologiques. Photo d'illustration.
Covid long : le variant Omicron, moins mortel, ne réduit pas le risque de troubles psychologiques ou neurologiques. Photo d'illustration. © Getty Images

Ce recul a permis de faire entrer les variants dans les observations, principalement les variants Alpha, Delta et Omicron, ce qui a permis de répondre à certaines questions dont une, fondamentale : le variant Omicron, moins létal, produit-il moins de risques de troubles psychologiques et neurologiques dans les deux qu’Alpha, plus létal ? La réponse est non. C’est une des mauvaises nouvelles de l’étude d’Oxford.

"À la suite d’Omicron, on s’attendait à une baisse des cas vu que le variant Omicron est moins sévère mais chez les personnes qui ne meurent pas du Covid-19, on a constaté que le nombre de cas ne diminue pas et reste le même", constate l’un des chercheurs et clinicien du département de psychiatrie de l’Université d’Oxford, Maxime Taquet.

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Ainsi, l’étude révèle que le risque de développer certains troubles neurologiques et psychiatriques après deux ans reste élevé. Il s’agit de troubles comme le "brouillard cérébral" autrement dit les troubles cognitifs, des troubles psychotiques, de la démence (surtout les plus de 65 ans), voire de l’épilepsie. "C’est une source d’inquiétude", reconnaît Maxime Taquet.

Une triple source d’inquiétude : pour le patient qui reste dans la crainte de développer des symptômes beaucoup plus tardivement, pour les médecins qui doivent être à même de réaliser le bon diagnostic en lien avec le Covid-19 et pour les hôpitaux qui devront peut-être prendre en charge le patient. Bref, il s’agit d’un problème de santé individuelle mais aussi publique.

De bonnes nouvelles

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Cela dit, l’étude met aussi en exergue des éléments rassurants pour les patients atteints de Covid long. Ainsi, le risque de développer une dépression ou des troubles de l’anxiété est en effet passager : "Ce risque revient assez vite à la normale mais en plus on ne voit pas de hausse de cas après deux ans", précise le clinicien de l’Université d’Oxford.

De la même manière, l’étude révèle que, contrairement aux adultes, aucune hausse des cas d’anxiété ou de dépression n’est constatée chez les enfants dans les six mois. Le "brouillard cérébral" qui peut affecter les adultes n’affecte pas les moins de 18 ans de la même façon non plus. Ils sont en revanche à risque d’épilepsie.

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