L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a critiqué mercredi la nouvelle définition "trop étroite" d’un décès attribué au Covid-19 par la Chine, affirmant que les données de Pékin "sous-représentent" l’ampleur de la flambée épidémique.
L’OMS a également réitéré son soutien aux tests Covid sur les voyageurs en provenance de Chine. Le même son de cloche se faisait entendre à Bruxelles mercredi soir, où les Etats membres de l’UE sont parvenus à un accord selon lequel les 27 sont "vivement encouragés" à imposer à tous les voyageurs venant de Chine de présenter avant leur départ un test Covid négatif datant de moins de 48 heures.
Les chiffres actuels publiés par la Chine sous-représentent l’impact réel de la maladie
"Les chiffres actuels publiés par la Chine sous-représentent l’impact réel de la maladie en termes d’admissions hospitalières, d’admissions dans les soins intensifs et surtout en termes de décès", a déclaré Michael Ryan, chargé de la gestion des situations d’urgence sanitaire à l’OMS, en conférence de presse.
La Chine fait face à sa pire flambée de cas – essentiellement due au variant Omicron du coronavirus – suite à l’abandon brutal, début décembre, de sa politique dite du "zéro Covid". Mais le pays ne rapporte que très peu de décès liés au Covid-19, après un changement de méthodologie controversé : désormais, seules les personnes décédées directement d’une insuffisance respiratoire liée au Covid sont comptabilisées dans les statistiques.
"Cette définition est trop étroite", a insisté Michael Ryan.
"Nous continuons à demander à la Chine des données plus rapides, régulières et fiables sur les hospitalisations et les décès, ainsi qu’un séquençage du virus plus complet et en temps réel", a souligné le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Disant son organisation "préoccupée" par la situation en Chine, il a réitéré l’importance de la vaccination.
Opacité chinoise
L’OMS a également réitéré son soutien aux mesures de dépistage récemment exigées par certains pays (notamment européens, avec la France, l’Italie et l’Espagne) aux voyageurs venant de Chine.
"Avec une circulation aussi élevée (du coronavirus) en Chine et en l’absence de données complètes […] il est compréhensible que certains pays prennent des mesures" restrictives, selon M. Tedros.
Les Etats-Unis, qui exigeront des tests négatifs pour la plupart des voyageurs venant de Chine à partir de jeudi, ont salué le rôle de l’OMS et souligné que leurs mesures étaient liées au manque de transparence de Pékin.