Covid-19 : "Pirola" pour les uns, "BA.2.86" pour les autres, peu importe son nom, le nouveau variant est à nos portes

Ce nouveau variant descend d’un aïeul déjà ancien, le BA.2 dont la dernière trace remonte à septembre 2022, soit il y a plus de 10 mois. Mais il s’en distingue réellement car il présente plus de 30 mutations sur sa protéine de pointe.

L’Agence Santé Publique France relate qu'"à ce stade, l’émergence du variant BA.2.86 est encore trop précoce pour pouvoir évaluer ses caractéristiques et son impact. Cependant, le statut immunitaire de la population mondiale est très différent de ce qu’il était à l’émergence d’Omicron avec une part importante de personnes vaccinées ou ayant été infectées par des variants successifs différents, permettant de conserver une certaine protection, en particulier contre les formes sévères."

Les autorités sanitaires britanniques ont diffusé une évaluation des risques pour ce variant, alors que le 18 août, seuls six cas non liés avaient été identifiés dans 4 pays. "Malgré le petit nombre de séquences, l’apparition rapide du variant dans plusieurs pays appliquant toujours une surveillance génomique, chez des individus sans antécédents de voyage, suggère qu’il existe une transmission internationale établie", disait alors leur communiqué.

Et qui dit nouveau variant dit nouveau surnom afin de l’identifier plus facilement (même si l’OMS n’est pas fan). Après une longue discussion entre les traqueurs de variantes, ceux-ci ont décidé de surnommer BA.2.86 "Pirola", comme partagé sur Twitter/X par le biologiste évolutionniste T. Ryan Gregory.

L’Organisation Mondiale de la Santé vient de classer ce tout nouveau variant dans la catégorie "sous surveillance", en raison du "très grand nombre de mutations de la protéine Spike qu’il porte". Ces mutations pourraient faciliter la contamination, si l’immunité acquise lors de précédentes infections s’avérait moins efficace contre le variant BA.2.86.

"L’impact potentiel des mutations BA.2.86 est actuellement inconnu et fait l’objet d’une évaluation minutieuse", précise l’organisation, qui souligne une nouvelle fois l’importance de continuer à surveiller, à séquencer et à notifier les autorités compétentes pour avoir une vision exacte et d’ensemble de la pandémie de Covid-19.

Les premières évaluations expérimentales en laboratoire partagées par la communauté scientifique internationale semblent indiquer que le variant présenterait bien une capacité d’évasion immunitaire, comme le laisse pressentir son grand nombre de mutations ; en revanche, sa capacité d’infecter la cellule serait moins forte que celle des autres derniers sous-variants d’Omicron (comme EG.5 ou XBB.1.5), ce qui devrait amortir son potentiel de transmission.

Aux Etats-Unis, le CDC, Centre de prévention et de contrôle des maladies, est également en train de tracer ce nouveau variant du SARS-CoV-2.