Covid-19 et vacances : quand c'est vert, on avance, quand c'est rouge, on fait demi-tour ?

Depuis samedi après-midi, la région lémanique en Suisse est classée "zone rouge" par les autorités belges : les voyages n'y sont plus autorisées. Quarantaine et dépistage obligatoires en cas de retour.

© FABRICE COFFRINI - AFP

Mieux vaut vérifier avant de partir en vacances quelle est la situation sanitaire dans la région de destination. Non seulement pour avoir une idée des conditions de séjour sur place, mais aussi pour être conscient des conséquences à son retour en Belgique.

 Séjourner dans une zone considérée rouge par les autorités belges obligera le voyageur à se mettre en quarantaine à son retour en Belgique. Une perspective qui pourrait refroidir les vacanciers sur le départ ou parfois même, les pousser à faire demi-tour alors qu’ils sont déjà en route vers leur lieu de villégiature.

C’est une mésaventure qu’une famille belge vient de rencontrer et que d’autres vacanciers pourraient connaître. Cette famille avait pris la route en direction du Valais, en Suisse ce samedi 1er août. 

Les sept personnes avaient déjà parcouru la plus grande partie du trajet, elles venaient de pénétrer en territoire suisse. Il ne restait qu’environ 1h30 de route lorsqu’elles apprennent, via des amis, que les autorités belges viennent de faire passer le Valais et d’autres régions suisses en zones rouges. " Ce sont des amis qui devaient nous rejoindre dans le courant de la semaine qui nous ont appelés après avoir vu ça à 4 heures de l’après-midi ; On a regardé sur internet et on a appelé la hotline de l’ambassade belge à Berne qui nous a confirmé que si on n’était pas encore arrivé dans la zone rouge, on avait intérêt à faire demi-tour, sans quoi on allait être mis en quarantaine obligatoire, avec dépistage et que même si le dépistage était négatif on resterait quand même, en quarantaine ", explique Olivia Snyers, l’une des voyageuses.

C’est donc plus le retour en Belgique, avec une obligation de dépistage et de quarantaine, que le séjour dans le Valais qui aurait causé problème à cette famille. " Après six semaines de lockdown complet au niveau professionnel comme indépendant, on ne pouvait pas se permettre d’avoir deux semaines de plus qui nous tombaient dessus. Donc, il n’était pas question de continuer notre route ", poursuit Olivia Snyers.

Le Valais, classé zone rouge un samedi après-midi

Avec tristesse, la famille a fait demi-tour et était de retour en Belgique au milieu de la nuit. Il lui reste à décharger la voiture et surtout, lundi, à chercher des explications. " L’état d’esprit, c’est d’appeler lundi matin le SPF Affaires étrangères et de demander des explications, parce que quand on a regardé les chiffres officiels du Canton du Valais, ils sont à 12 nouveaux cas testés positifs sur la dernière semaine. Je pense que pour un canton entier, on ne peut pas parler de regain monstrueux de l’épidémie. Ils sont à un taux de contamination de 1 dans leur rapport de la semaine 30. Cela nous paraît sidérant qu’on puisse considérer cette zone comme étant une zone rouge. Je pense en plus que le timing d’annoncer cela à 4 heures de l’après-midi, un jour de départ en vacances, quand on sait que les gens arrivent sur leur lieu de vacances entre 4 heures et 6 heures, c’est juste scandaleux, cela met énormément de gens dans une situation compliquée. On va leur demander des explications ", explique Olivia Snyers.

Les avis de voyage changent énormément

Le cas de la région Lémanique (Vaud, Valais, Genève), passée en zone rouge n’est pas un cas isolé. En Europe, d’autres régions sont aujourd’hui déconseillées aux voyageurs belges. En France, la région de la Mayenne est en rouge, tout comme Barcelone, la Navarre, Aragon et Lleida en Espagne. Certaines régions de Bulgarie, de Roumanie et Leicester en Grande-Bretagne le sont aussi. 

Pour toutes ces zones, le site du SPF Affaires étrangères indique que les voyages pour les Belges ne sont pas possibles ou pas autorisés. Pour les voyageurs qui y séjourneraient pour l’instant, le dépistage et la quarantaine seront de mise à leur retour en Belgique.

Mieux vaut donc vérifier avant de partir ou d’envisager un déplacement vers ces zones. Car, outre le risque épidémique, voyager vers une zone rouge expose à des complications. Recourir à son assurance voyage, une fois en zone rouge risque d’être impossible. Le service d’assistance Touring, par exemple, annonçait, le 9 juillet dernier qu’il ne fournirait pas d’assistance voyage aux personnes qui se rendraient délibérément vers une destination qualifiée de "zone rouge" par les autorités. Touring et Mutas, l’assistance des mutualités, ne garantissent une intervention que si la zone de séjour devient rouge au moment où les voyageurs s’y trouvent.

Pour les voyageurs, il ne sera pas non plus toujours évident d’être remboursés d’un voyage qu’ils annuleraient avant le départ parce que la zone où ils se rendent est désormais classée "rouge". Tout dépendra des conditions d’annulation de l’hébergeur auprès duquel une réservation aura été faite. Faire intervenir une "assurance annulation" sera compliqué.

Le simple fait qu’il y ait des infections au coronavirus sur un lieu de destination ne suffit généralement pas pour faire valoir une assurance annulation. Le coronavirus est considéré comme une épidémie par la plupart des compagnies d’assurances. Elles ne couvrent, en général, pas les frais d’annulation d’un voyage en raison d’une épidémie dans le pays de destination. Toutefois, il existe des exceptions à cette règle et certains assureurs offrent une couverture. Il est donc important de lire les conditions de chaque contrat.

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