Cette cohabitation officielle n’est possible que si le couple fait une déclaration à la commune où il est déjà domicilié dans le même lieu. Elle est un premier pas vers le mariage. Les droits de succession entre cohabitants légaux sont les mêmes que ceux entre personnes mariées.
On se rapproche du statut des mariés mais il y a une différences. Les avantages sociaux ou ceux liés à la pension n'existent pas.
CLAUDINE
Une personne appelle l’étude et me demande personnellement… Je connais ses parents semble-t-il…
Elle a 40 ans, elle vit depuis 8 ans avec son compagnon. Elle n’a pas d’enfant et m’explique qu’elle a un cancer en phase terminale.
En dehors des biens que lui ont laissé ses parents (qui leur reviennent en vertu du droit de retour stipulé dans l’acte de donation), elle possède des économies.
Elle souhaiterait les laisser à son compagnon. Je lui explique que les droits de succession sont élevés car il est considéré comme " un étranger " n’ayant pas fait de déclaration de cohabitation à la commune (ils sont domiciliés en Wallonie).
Que faut-il faire ?
J’ai suggéré de faire une déclaration de cohabitation légale auprès de la commune et établir un testament au profit de son compagnon. Le papa vient déposer le testament en pleurs… Sa fille n’en a plus pour très longtemps… Elle est partie le lendemain… apaisée d’avoir rédigé ce testament.
Je rencontre le compagnon pour la première fois. Je lui explique qu’il faut enregistrer le testament olographe (acte de dépôt) mais, surtout, faire des recherches fiscales contre le défunt et l’héritier, donc contre lui-même, le compagnon, légataire universel. Je vois bien qu’il n’est pas ravi.
Un mois plus tard, je le rencontre à nouveau.
Entretemps, j’ai reçu des notifications fiscales plus importantes que l’actif de la succession. Il n’aura donc rien car les fonds reçus doivent, en priorité, payer les dettes fiscales et sociales du défunt et de ses héritiers.
L'histoire n'est pas réjouissante mais au moins "les choses sont en ordre".
JACQUES ET MARIE
Ils vivent ensemble. Ils ont établi une déclaration à la Commune. Ils ne veulent pas se marier.
Sauf qu’ils ont la visite d’un huissier qui a fait le relevé de tous les meubles de leur appartement. Le commerce de Marie ne se porte pas bien…
L’huissier a tout saisi, demandant à Jacques de faire la liste des meubles lui appartenant mais surtout d’apporter la preuve qu’ils sont sa propriété ! Il est désespéré ! Des meubles de famille qui partiront en vente publique !
Il a fallu rechercher des vieux actes de famille et, notamment, un acte de divorce des parents de Jacques qui relatait la liste des meubles des époux divorcés et donc la preuve que les meubles étaient bien la propriété de Jacques.
On a pu ainsi sauver le patrimoine familial. Tout comme dans le cas de la cohabitation de fait, il est intéressant de garder des traces de propriété.