Liège

Coup d’envoi de "Rêvons Liège en 2030" : rêver une ville… mais à quoi cela peut-il servir ?

© ULiège – Théâtre de Liège – Ville de liège

Rêver, alors que le monde s’emballe, et qu’il est urgent d’agir, de changer nos modes de vie vers des modèles plus durables, est-ce vraiment utile ? Rêver, c’est pourtant ce que proposent l’Université et le Théâtre de Liège, dans le cadre du projet "Rêvons Liège 2030".

Rêver une ville… avec des espaces verts ? Des logements de qualité ? Plus de démocratie ? Moins de plastique ? Plus de petits commerces accessibles ? Plus de sécurité ? Des quartiers avec moins de voitures ? Un meilleur circuit pour la préservation de l’eau potable ? Des énergies renouvelables pour tous, des entreprises innovantes ? Plus d’intérêt général et moins de Not In My BackYard ? Bref une ville qui serait agréable et durable, conforme aux recommandations du GIEC, pour faire face aux défis de demain. D’autant plus qu’il y a urgence.

Tout cela est bien joli mais ne faut-il pas, avant tout, que les urbanistes, les architectes, les politiques, les experts, bref les professionnels, s’en préoccupent davantage, construisent cette ville de demain, plutôt que de laisser le job aux citoyens ? 

Pour les concepteurs de "Rêvons Liège 2030", c’est tout le contraire. L’imagination est au cœur de l’action, elle permet de développer de nouveaux horizons. Et ça, tout le monde peut le faire. "C’est utile de rêver pour imaginer quelque chose de positif, de désirable, où on aura envie de s’investir, souligne Cécile Van de Weerdt, co-organisatrice du projet et responsable du Green Office à l’ULiège. L’idée, c’est de rassembler tous les citoyens qui le souhaitent à venir partager des rêves. Et puis après, ils seront libres de voir comment s’organiser avec des acteurs de terrain qui produisent des projets et de les rejoindre, en créer de nouveaux si c’est utile. Mais voilà, pour pouvoir s’investir, il faut vraiment l’imaginer de façon positive avant, le désirer."

Même constat pour Serge Rangoni, le directeur du Théâtre de Liège : "on peut espérer qu’en se mettant à plusieurs citoyens ensemble, avec des points de vue différents sur une ville, on puisse avancer. Le film Demain (ndlr : du réalisateur Cyril Dion) l’a bien montré. Dans certains aspects, on peut avoir parfois des choses extrêmement simples, qui sont évidentes et qui nous permettent de démarrer et de transformer progressivement les choses." Plusieurs artistes vont participer au projet et s’en inspirer, pour en dégager des pistes de travail, en théâtre, en littérature, en arts graphiques, etc.

Mobiliser, relier, fédérer

Concrètement, les "candidats rêveurs" sont invités à participer à une conférence-débat de lancement, ce 30 mars, qui sera suivie d’une série de 8 ateliers-assemblées, chargés de réfléchir chacun à 3 thématiques qui ont des liens entre elles.

Ces ateliers seront à la fois des lieux pour connaître ce qui existe déjà (par exemple, sur le plan alimentaire, ce que propose déjà la Ceinture alimentaire liégeoise ; ou en matière de mobilité, ce qui est déjà dans les cartons de la Ville ou des TEC, etc.), avant de se lancer dans la phase de "rêve" (ce que j’aimerais, ce à quoi j’aspire pour ma ville), avant de passer à la proposition d’actions de terrain et de collaboration.

Pour Cécile Van de Weert, les émotions positives, les "j’ai envie de", sont des moteurs puissants pour faire changer les choses :

"On propose à chaque citoyen d’être acteur du changement, on lui redonne le pouvoir d’agir, de donner un sens à sa vie de citoyen à Liège, à s’inscrire dans le mouvement, dans le changement. Et c’est peut-être un des meilleurs remèdes justement par rapport à la sinistrose ambiante ou au sentiment d’être dépassé par les événements. […] On imagine ensemble et on construit ensemble, à partir de son quartier, à partir de sa ville, à partir d’un groupe qui partage les mêmes goûts pour certaines activités."

La démarche est séduisante mais parlera-t-elle à Monsieur et Madame Tout le monde ? Comment la faire sortir d’un cénacle de convaincus ou d’intellos ? Dans cette période difficile, comment amener le simple citoyen, le commerçant, le chauffeur de bus, l’enseignant à s’investir dans cette réflexion vers demain ? C’est bien là l’enjeu de ce projet.

2030, c’est très proche

2030, c’est déjà demain. Alors que faire et comment faire, entre aujourd’hui et demain, pour que ça marche ? Parce que ça fait longtemps qu’on essaye, qu’on tricote. Pourquoi ce délai si court pourrait marcher quand même ?

"Alors si vous mettez un délai trop long, ça ne pousse pas à agir. Et donc ce qu’il faut faire, c’est partager des ambitions fortes, poursuit Cécile Van de Weerdt. Et puis découper ça et de se dire : mais qu’est-ce qu’on peut faire déjà, tout de suite maintenant ? Ce qui est utile quand on fait ça, c’est que, quand on met en place des petites actions qui sont porteuses de changement, ça donne de l’espoir, ça donne du courage, ça donne l’énergie pour aller vers des actions plus grandes. Et donc l’idée, c’est aussi de repérer déjà les projets en cours. Il y a des gros qui dans des cartons ou qui sont en train d’émerger. Et puis se dire, comment moi avec mes petites actions, comment est ce que je fais le liant, quel type de projet je veux rejoindre et se fixer déjà des objectifs à court terme, à moyen terme, à long terme. Mais déjà commencer par des objectifs à court terme, ça permet de se mettre en mouvement.

Les infos sur Rêvons Liège 2030 : Théâtre de Liège et Green Office (Uliege).

Rêvons Liège

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