L'armée birmane a investi ce mardi soir le siège du parti de la dirigeante évincée du pouvoir Aung San Suu Kyi à Rangoon, sans égard pour l'appel des Nations Unies à cesser la répression contre les manifestants réclamant le retour de la démocratie.
Selon le parti d'Aung San Suu Kyi, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), les militaires qui ont commis un putsch la semaine dernière et arrêté la Première ministre, faisant descendre des centaines de milliers de Birmans dans les rues, ont cette fois mené un raid contre les locaux de la formation à Rangoon.
"Le dictateur militaire a investi et détruit le quartier général de la LND aux environs de 21H30" (16H00 HB), a indiqué le parti sur sa page Facebook. Le bref communiqué n'a donné aucun détail.
Condamnation des Nations-Unies
Ce raid est survenu alors que des manifestations avaient lieu pour la quatrième journée consécutive mardi malgré des mises en garde de la junte. Ces manifestations dans plusieurs villes ont été réprimées avec des canons à eau et des tirs de balles en caoutchouc.
L'ONU a condamné mardi l'usage "disproportionné" et "inacceptable" de la force.
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell a de son côté évoqué l'adoption de nouvelles sanctions contre l'armée birmane : "Nous sommes en train de revoir toutes nos options", a-t-il déclaré devant les députés européens, soulignant toutefois que ces mesures ciblées ne devaient pas frapper la population.
Il était à ce stade impossible d'obtenir une estimation du nombre de blessés auprès des hôpitaux. Mais la tension est montée d'un cran mardi, l'armée ayant menacé la veille les contestataires de représailles.