L'ex-dirigeante civile birmane Aung San Suu Kyi est en bonne santé et comparaîtra prochainement devant la justice, a déclaré le chef de la junte au pouvoir depuis le coup d'Etat militaire du 1er février.
Le général Min Aung Hlaing s'exprimait lors d'une interview télévisée réalisée jeudi par la chaîne de Hong Kong Phoenix TV, non encore diffusée mais dont un extrait a été publié samedi sur les réseaux sociaux.
"Aung San Suu Kyi est en bonne santé. Elle reste à la maison et comparaîtra au tribunal dans quelques jours", déclare le général dans cet extrait, parlant en birman avec une traduction en chinois assurée par la chaîne de télévision.
Interrogé sur le bilan politique de Aung San Suu Kyi, il répond: "En résumé, elle a fait tout ce qu'elle a pu".
L'ex-dirigeante, 75 ans, n'a pas été vue en public depuis son assignation à résidence à Naypyidaw lors du putsch. Elle devrait comparaître lundi pour la première fois en personne devant la justice.
Poursuivie pour non respect des restrictions liées au coronavirus, importation illégale de talkies-walkies...
La lauréate du prix Nobel de la paix 1991 a été inculpée à six reprises depuis son arrestation. Elle est notamment poursuivie pour non respect des restrictions liées à la pandémie, importation illégale de talkies-walkies, incitation aux troubles publics et violation d'une loi sur les secrets d'État datant de l'époque coloniale.
Elle est aussi accusée d'avoir perçu plusieurs centaines de milliers de dollars et onze kilos d'or de pots-de-vin, mais n'a pas été inculpée pour "corruption".
Si elle était reconnue coupable, elle pourrait être bannie de la politique, voire condamnée à de longues années de prison.
La junte menace de dissoudre son parti en invoquant des accusations de fraudes aux législatives de novembre 2020, a expliqué vendredi le président de la commission électorale, Thein Soe, selon qui l'enquête sur les résultats du scrutin est quasiment achevée.
La Birmanie est en proie au chaos et son économie est paralysée depuis le putsch. La répression des opposants a fait plus de 800 morts. Des dizaines de milliers de civils sont déplacés en raison d'affrontements entre l'armée et des milices ethniques, nombreuses dans le pays.
Min Aung Hlaing a pour sa part estimé le bilan des morts à 300, avec également 47 policiers tués et 200 blessés.