Les portes de l’ascenseur à peine entrouvertes, déjà les applaudissements fusent. Nous sommes dans le hall des arrivées de l’aéroport de Bruxelles. Apparaît un jeune garçon, il est Syrien, il parade au sommet de valises, empilées sur un charriot de métal. Ses parents apparaissent, les applaudissements ne faiblissent pas. Cette famille fait partie du groupe de 29 Syriens arrivés sur le sol belge. Pour les accueillir : des proches et tous ceux et celles qui ont rendu leur arrivée possible. Ces Syriens ont voyagé depuis la Turquie et ont pu rejoindre notre pays avec un visa humanitaire. Dans les jours qui viennent, ils introduiront une demande d’asile.
Le critère de la vulnérabilité
Les " Couloirs humanitaires ". C’est le nom de l’opération qui permet à des réfugiés de fuir leur pays, en étant sûr d’échapper aux griffes des passeurs. "Les personnes qui bénéficient de ces " Couloirs humanitaires " sont sélectionnées sur place", explique Christine Janssens, la porte-parole de la communauté Sant Egidio, un mouvement chrétien laïc, qui chapeaute l’opération. "Le critère se fonde sur la vulnérabilité. Les personnes sélectionnées pour venir en Belgique ont des problèmes de santé, elles souffrent d’un handicap. Sont également retenues les personnes âgées, les familles avec enfants ou les personnes persécutées".
49 Syriens encore attendus
Fin 2017, le gouvernement belge marquait son soutien à l’opération. Nos autorités, sans rien débourser, se sont engagées à s’occuper du contrôle de sécurité et de la délivrance des visa humanitaires. De leur côté, les cultes du pays prennent en charge l’accueil et l’accompagnement de la demande d’asile. Car la religion n’est pas un critère de sélection en soi. "Nous sommes très humains avec les plus vulnérables", commentait Theo Francken, Secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration, quelques mois avant le début de l’opération, "nous sommes, par contre, beaucoup plus stricts avec ceux qui abusent de notre hospitalité." En tout, ce seront donc 150 réfugiés syriens qui se voient offrir l’espoir d’une vie meilleure. En comptant les 29 nouveaux arrivés, ce sont quelques 72 personnes qui sont arrivées en Belgique par les "Couloirs". Certaines familles ont déjà été reconnues comme réfugiés. Les derniers 49 réfugiés arriveront dans les semaines qui viennent.
Pas grand monde pour mettre en doute ce bel élan de solidarité. Tout juste entend-on certains s’interroger sur le nombre limité de candidatures acceptées. "La moindre goutte d’eau fait l’océan", tempère Christine Janssens. "Nous déployons toute notre énergie pour permettre à ces personnes d’avoir une vie meilleure. Ce projet montre qu’il y a beaucoup d’enthousiasme pour y arriver."