Entouré du maître Toumani Diabaté, Fatimatou Diawara et de toute sa "famille malienne", Matthieu Chedid viendra mettre le feu au pied de l’Atomium ce vendredi 30 juin. Nous étions au concert lillois la semaine dernière.
A force de le suivre assidûment depuis plus de 15 ans, on savait Matthieu Chedid féru d’échanges de notes et de cœur. Spécialement avec ce Mali qu’il avait déjà visité sur son album "Mister Mystere", où certains morceaux sonnent aujourd’hui comme un avant-goût de l’aventure "Lamomali". Un album prétexte à de multiples rencontres en studio, avec Mamani Keita, Ibrahim Maalouf, Amadou et Mariam (qui reviennent avec un nouveau disque), Jain, etc.
Un dimanche à Bamako
Le zénith de Lille était en symbiose totale avec la chaleur accablante qui régnait à l’extérieur en ce dimanche annonciateur de l’été. Plein à craquer, prêt à vibrer aux sons magiques de la kora ou à la voix pénétrante de Fatoumata Diawara. Pour voyager, il suffit de se laisser porter, de laisser nos membres mener la danse. Non, ce n’est pas un concert de M. Ou plutôt pas seulement. Matthieu joue à fond le jeu du groupe, presque trop discret, intimidé sans doute par le grand Toumani Diabaté et sa mythique kora.
C’est qu’il en impose, seul devant 6.000 personnes, prenant le temps de poser un discours de paix et de tolérance jamais superflu et qui colle parfaitement avec l’ambiance du soir. Mais, c’est quand il choisit parmi ses 21 cordes, donnant au passage un petit cours de kora pour débutant, qu’il est le plus impressionnant. On a toujours adoré cet instrument majestueux. Et son association avec les mélodies de Matthieu nous donne plusieurs fois la chair de poule, malgré quelques baisses d’intensité.
"Lamomali" contient, en effet, quelques jolies bombes pour faire la fête comme ce fameux "Bal de Bamako" ou encore "Solidarités" repris en fin de parcours par toute la bande dans la frénésie de plus de 2h de concert menées tambours, ou plutôt djembés, battants. Ceci dit, ce sont peut-être les morceaux plus calmes comme "Cet air", "Une âme" ou "Toi moi" (avec la complicité sur disque de papa Louis) que nous avons le plus appréciés, portés par les notes méditatives de la kora.