Le Conseil de sécurité de l’ONU a commencé mercredi à travailler sur un projet de résolution co-rédigé par la Tunisie et la France, qui réclame "une coordination renforcée" face au Covid-19 et une "cessation des hostilités" dans les pays à son agenda, selon le texte obtenu par l’AFP.
Depuis le début de la pandémie, le Conseil de sécurité est resté largement silencieux pour cause de fortes divisions entre ses membres permanents, notamment les Etats-Unis, la Chine et la Russie. Il s’est borné, à l’initiative de Berlin, à tenir le 9 avril sa première réunion exclusivement consacrée au Covid-19, sans toutefois d’adoption d’un texte fort à la clé.
Le projet de la Tunisie et de la France, de trois pages, a été remis mercredi matin aux 15 membres du Conseil de sécurité. Des discussions vont débuter "bientôt" après la remise par les membres de leurs "commentaires", ont indiqué des diplomates sous couvert d’anonymat.
"Il n’y aura pas de négociations en tant que telles", prédit un troisième diplomate, également sous couvert d’anonymat, en évoquant un vote qui pourrait intervenir en début de semaine prochaine.
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Une impulsion décisive pour une adoption pourrait être donnée par une visioconférence des dirigeants des cinq membres permanents du Conseil de sécurité qui est envisagée ce vendredi, selon des médias russes.
Le texte de la Tunisie et de la France est le fruit de deux négociations et de deux projets concurrents, menés depuis un mois, d’un côté sous la houlette de Tunis par les dix pays non-membres permanents du Conseil, et de l’autre sous la direction de Paris avec uniquement ses cinq membres permanents.
Le projet souligne "le besoin urgent d’une coordination renforcée parmi tous les pays" pour combattre la pandémie. Il "demande une cessation générale et immédiate des hostilités dans tous les pays à l'agenda" du Conseil de sécurité, en soutien des efforts en ce sens du secrétaire général de l’ONU.
Antonio Guterres avait lancé le 23 mars un appel à un cessez-le-feu général dans le monde pour mieux lutter contre le Covid-19 et demandé depuis au Conseil de sécurité de soutenir cette démarche.