"Il faut vacciner beaucoup de personnes pour voir émerger des effets secondaires rares", analyse l’infectiologue pédiatre du CHU de Liège, Julie Frère. "Aux Etats-Unis où la vaccination des enfants est déjà bien avancée, on ne voit pas de déclaration d’effets secondaires alarmante. Il n’y a pas, à ce jour, de signal pour dire : attention, on voit apparaître des cas graves ou inquiétants".
Les Etats-Unis ont autorisé le vaccin contre le Covid-19 de PfizerBioNTech pour les 5-11 ans le 29 octobre dernier et, à ce jour, 3 millions d’enfants sur les quelque 28 millions concernés ont déjà reçu leur première dose (le schéma vaccinal — doses 1,2 et booster — est le même que pour les adultes).
A propos des cas de myocardites, Julie Frère ajoute avec nuance : "On n’a pas d’indication à ce stade de myocardite. Y en aura-t-il ? On ne sait pas. C’est une zone grise. On n’a pas d’information encore mais nous suivons attentivement les données." Cette absence de données est confirmée par la pédiatre infectiologue au CHU Tivoli à La Louvière, Anne Tilmanne : " On attend les données en provenance des Etats-Unis et d’Israël où la vaccination des enfants est déjà bien amorcée. Il n’y a pas de données scientifiques précises, juste une absence de données. On suit ça de près. On espère obtenir ces informations dans le courant du mois de décembre".
Pour résumer, cette absence de données à ce stade de l’épidémie est assez logique : il faut plus de temps et un nombre plus important d’enfants vaccinés pour voir émerger des cas rares d’effets secondaires et tirer des conclusions plus fiables.