Si nous sommes actuellement face à un rebond de l’épidémie, les mois d’automne et d’hiver devraient alourdir la tâche des experts pour déceler le virus. En effet, plusieurs virus pourraient circuler en même temps, notamment la grippe à cette période. Et il sera alors, très important de pouvoir distinguer les personnes atteintes du Covid-19 et les personnes ayant attrapé un autre virus, pour pouvoir enrayer la propagation du coronavirus.
"Si plein de virus circulent, on doit pouvoir avoir un diagnostic pour savoir quel est le bon traitement, dans le cas de la grippe par exemple. Ça, c’est une information certaine", indique Frédérique Jacobs. Elle explique ainsi, qu’en cas de pénurie, tester quelqu’un qui revient de zone rouge et qui sera de toute façon dans l’obligation de rester en quarantaine, cela fait moins de sens, "il faut savoir dans quelle situation, le test apporte une réponse".
C’est aussi ce qu’explique Jean-Luc Gala, infectiologues aux cliniques Saint-Luc, pour qui ce plan est "une stratégie logique qui s’adapte au nombre de cas", mais qui explique également qu’il va falloir se préparer à gérer la grippe et/ ou une météo moins clémente dans le courant de l’automne. Il faudra donc tester massivement. C’est ça l’objectif". En effet, dit-il, "il faudra tester toutes les personnes qui présentent des manifestations respiratoires évoquant le covid-19. Il faudra alors monter en puissance dans notre capacité de testing. L’objectif des autorités est d’ailleurs de pouvoir réaliser "entre 50.000 et 70.000 tests par jour", pendant cette période "où plusieurs virus circuleront", c’est-à-dire "entre janvier et mars".
L’actuelle plateforme nationale, crée au moment du pic et regroupant des industriels pharmacologiques devrait s’arrêter et laisser la place à une "plateforme nationale bis " à la fin du moins de septembre, regroupant cette fois des laboratoires universitaires ayant développé des capacités plus importantes.
Capacité de testing : la clé
Pour pouvoir contrer la circulation du virus dans le pays, il faut avoir une "approche intégrée", pointe Frédérique Jacobs. C’est pourquoi, en plus des gestes barrières et des mesures de protection il est nécessaire d’adopter une stratégie de testing ambitieuse. "Nous avons besoin de tests, les tests doivent être réalisés rapidement, facilement et être accessibles aux personnes qui en ont vraiment besoin", souligne Frédérique Jacobs.
Actuellement, nous avons la capacité de réaliser 30.000 tests par jour mais ce sont environ 22.000 quotidiens qui sont réalisés. Si les laboratoires de biologie chimique s’étaient mis en ordre de marche pour être prêt à la fin du mois de septembre, à la demande du ministre Philippe De Backer, le rebond de l’épidémie a eu lieu un peu plus tôt.
En effet, à partir de fin juin, plusieurs structures de testing, notamment la plateforme nationale (regroupement d’industries pharmaceutiques sollicité par les autorités pour aider les laboratoires à tester au moment du pic de l’épidémie), ont été mises au ralenti.
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Un délai est donc nécessaire pour relancer une chaîne logistique de testing. Chaque jour, on observe que la proportion de tests réalisés augmente effectivement, mais nous ne sommes pas encore à l’utilisation maximale de nos capacités.
L’objectif des autorités est de quasiment doubler cette capacité de 30.000 tests par jour et de monter entre "50.000 et 70.000 tests par jour", lorsque nous serons au plus fort de l’épidémie", a précisé ce vendredi la porte-parole du centre interfédéral de crise.