L’agence fédérale du médicament et des produits de santé (AFMPS) a évalué l’utilisation d’échantillons de salive pour détecter le SARS-CoV-2, le virus responsable du COVID-19. Il s’agit d’une alternative aux prélèvements via des frottis de nez, plus simples pour les patients et les professionnels de la santé.
La procédure n’est pas invasive et est plus confortable pour le patient. Le risque pour les professionnels de la santé est réduit, puisque le patient peut s’en charger lui-même, et qu’il y a moins de risques de toux et d’éternuement que lors de l’introduction d’un écouvillon dans le nez.
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Comparaison des échantillons
C’est la taskforce fédérale "testing & shortages" qui a demandé cette étude, approuvée par la Commission d’éthique médicale de l’UZ Leuven. Sur plus de 2000 personnes, l’étude a comparé un échantillon naso-pharyngé classique et deux échantillons de salive. Soit la salive a été prélevée par un écouvillon (tampon), soit par un simple récipient de salive. Deux instituts de recherche privés distincts ont analysé tous les échantillons.
Résultats : la sensibilité de détection est nettement meilleure lors de l’usage du récipient, que lors du frottis par écouvillon. Lorsque la charge virale est faible, les résultats sont plus souvent discordants entre les échantillons "classiques" du nez et ceux de la salive (moins de 5% de correspondance). Cela veut dire que les personnes ayant une charge virale basse n’ont pas pu être détectées à l’aide de la salive.
Par contre, chez les personnes ayant une charge virale moyenne à élevée, la concordance est très élevée entre les deux méthodes (jusqu’à 97% de concordance), et surtout lors de l’usage d’un récipient à salive.
Conclusion
L’AFMPS conclut que les échantillons de salive sont moins efficaces que les échantillons naso-pharyngés pour détecter la présence du SARS-CoV-2. La corrélation avec les résultats du test naso-pharyngé n’est satisfaisante que pour les sujets présentant une charge virale moyenne à élevée, qui est probablement associée à la phase active précoce de l’infection et au risque de propagation du virus dans l’environnement.
L’AFMPS conclut donc que l’analyse de la salive n’est pas adaptée au diagnostic individuel du virus chez les patients symptomatiques et les contacts à haut risque. Par contre, ce prélèvement est susceptible d’être suffisamment efficace pour identifier les porteurs de virus asymptomatiques avec une charge virale moyenne à élevée, dans le contexte de campagnes de dépistage systématique.