La crise sanitaire du nouveau coronavirus menace la survie des radios indépendantes, s'alarme jeudi la Fédération RadioZ, qui regroupe une trentaine de radios indépendantes en Fédération Wallonie-Bruxelles. Pertes de revenus publicitaires, subsides qui risquent d'être réduits à peau de chagrin... Certaines radios craignent pour leur pérennité.
Le Covid-19 fait "apparaître de graves difficultés qui vont jusqu'à mettre en péril la viabilité d'un très grand nombre" de radios indépendantes, prévient la Fédération RadioZ. Leurs revenus annuels - qui varient entre 10.000 et 400.000 euros - dépendent grandement de la vente d'espaces publicitaires, d'organisation d'événements, de vente de cartes de membres... Or, toutes ces rentrées financières sont mises à mal par le confinement imposé pour endiguer l'épidémie de coronavirus. Dans certains cas, elles peuvent aussi compter sur des subsides communaux, provinciaux ou universitaires.
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Selon la Fédération, les radios indépendantes autorisées depuis le plan de fréquences de 2008 ou auparavant encaissent une perte annuelle estimée à 50% en moyenne, et atteignant jusqu'à 80%. Pour les radios qui ont été autorisées par le nouveau plan de fréquences en juillet dernier, la perte pourrait atteindre 100% des revenus.
Les radios associatives reçoivent elles un subside annuel de quelque 20.000 euros de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Toutefois, la Fédération RadioZ craint que cette aide ne soit réduite dans l'avenir car elle est calculée selon un pourcentage des recettes publicitaires de la RTBF et des réseaux privés, mises également sous pression par la crise sanitaire.
Garantie d'un subside annuel
Si la Fédération se réjouit de l'annonce de la ministre des Médias d'un plan de soutien à hauteur de trois millions d'euros pour soutenir ceux dont la viabilité est menacée par le Covid-19, elle estime que celui-ci risque de ne pas suffire. La fédération des radios indépendantes demande dès lors que les subsides accordés aux radios associatives restent les mêmes, indépendamment des rentrées publicitaires de la RTBF et des réseaux privés. Pour les radios non associatives, RadioZ réclame la "garantie d'un subside annuel récurrent de 10.000 euros (...) pour leur permettre de couvrir une partie des frais de base indispensables à leur survie et ainsi garantir la diversité du paysage radiophonique" .
La Fédération s'inquiète également de l'avenir du DAB+, destiné à remplacer les ondes FM. Cette nouvelle technologie engendre des coûts, qui ne peuvent être assumés en cette période de crise. Un subside est prévu pour les investissements de départ mais n'a pas encore été versé. RadioZ demande également une aide pour les frais annuels récurrents, permettant aux radios indépendantes d'effectuer la transition nécessaire vers le DAB+.