Coronavirus : le variant Omicron résiste aux anticorps mais pas à la troisième dose, selon une étude franco-belge

© Olga Siletskaya / Getty

Selon une étude menée par plusieurs laboratoires français (Institut Pasteur, Inserm, CNRS notamment) et par la KU Leuven, le variant Omicron serait plus résistant aux anticorps des personnes vaccinées ou infectées. Ainsi, les anticorps présents cinq mois après la deuxième dose de vaccin Pfizer ou AstraZeneca ne seraient plus capables de neutraliser ce variant. La même inefficacité est observée chez les personnes qui avaient contracté le Covid-19 un an avant.

En revanche, l’étude montre que la troisième dose de rappel de vaccin Pfizer (ou une seule dose pour les personnes qui ont déjà eu le virus) augmente fortement les taux d’anticorps et permet de neutraliser le variant Omicron. Il faut cependant de 5 à 31 fois plus d’anticorps pour neutraliser Omicron, que pour neutraliser le variant Delta.

Etudier la durée de protection de la troisième dose

Les chercheurs de la KU Leuven ont isolé le variant à partir d’un échantillon nasal d’une femme de 32 ans, qui avait contracté le Covid-19 après son retour d’Egypte. Transmis aux chercheurs de l’Institut Pasteur, l’échantillon a été soumis à des anticorps monoclonaux thérapeutiques, les sérums de personnes ayant été exposées précédemment au Covid-19 ou ayant été vaccinées, pour étudier la sensibilité du variant Omicron. "Nous montrons que ce variant très transmissible, a acquis une résistance marquée aux anticorps, note Olivier Schwartz, co-auteur principal de l’étude et directeur de l’unité Virus et Immunité à l’Institut Pasteur. Il est nécessaire maintenant d’étudier la durée de protection de la troisième dose de rappel. Les vaccins perdent donc probablement une forte efficacité contre l’acquisition du virus, mais devraient continuer à protéger contre les formes graves."


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"Cette étude montre que le variant Omicron met l’efficacité des vaccins et des anticorps monoclonaux à l’épreuve, mais démontre aussi la capacité des chercheurs européens à se mettre en réseau pour mieux cerner les défis et les pistes de solutions dont nous disposons, se félicite le microbiologiste de la KUL Emmanuel André, co-auteur principal de l’étude et responsable du réseau de surveillance génomique pour le Covid-19 en Belgique. Il reste encore beaucoup de travail, mais nous sommes clairement rentrés dans une phase où les chercheurs des meilleurs centres peuvent travailler en synergie et avancer vers une phase où cette pandémie pourra être mieux comprise et mieux maîtrisée."

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JT du 19/12/2021

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