Coronavirus

Coronavirus : le "jour du dépassement de la Terre" recule cette année grâce à la pandémie

Les gens profitent du soleil le 30 mai 2020 dans le parc de l’Euromast à Rotterdam, tout en utilisant des cercles marqués pour les mesures de distance sociale dues à la pandémie de COVID-19.

© AFP

Le "Jour du dépassement de la Terre" est le jour de l’année où la demande de l’humanité envers la nature dépasse la capacité de la Terre à régénérer cette demande au cours de l’année entière.

Selon l’institut de recherches international Global Footprint Network basé en Californie aux Etats-Unis, la "Journée du dépassement de la Terre" tombera cette année le 22 août. Cela signifie qu’entre le 1er janvier et le 22 août, l’humanité aura utilisé une quantité équivalente à ce que la planète peut régénérer sur l’année entière.

Ce jour tombe trois semaines plus tard qu’en 2019, l’année dernière l’institut avait déterminé la date 29 juillet. C’est selon le rapport de l’institut, un "renversement historique", "le plus grand changement jamais enregistré depuis le début du dépassement global au début des années 1970". Ce recul est en réalité assez simplement expliqué par le confinement quasi généralisé dans le monde à cause de la pandémie du Covid-19.


►►► Lire aussi : Photos avant/après : les conséquences du confinement sur la pollution de l’air en Europe


 

Une bonne nouvelle, vraiment ?

Mais pas de quoi se réjouir pour autant, car il s’agit avant tout d’un phénomène temporaire. Comme l’explique l’institut, dans le passé "dans plusieurs cas, la date avait temporairement reculé, par exemple à la suite de la crise économique de 2008, mais la tendance générale reste celle d’une trajectoire ascendante constante."

De plus, selon le Global Footprint Network, en 2020, l’humanité aura toujours encore besoin d’1,6 planètes pour combler ses besoins en énergie, en alimentation, etc.


►►► Lire aussi : Le mois de mai 2020 le plus chaud jamais enregistré

►►► Lire aussi : La Belgique, "cancre de la classe climatique européenne" (Inter-Environnement Wallonie)


 

1,6 planète est nécessaire pour remplir les besoins de l’humanité sur l’écosystème terrestre.
1,6 planète est nécessaire pour remplir les besoins de l’humanité sur l’écosystème terrestre. © Global Footprint Network

Comment est déterminé ce jour ?

Pour déterminer la date du "Jour de dépassement de la Terre", le Global Footprint Network calcule le nombre de jours que la biocapacité de la Terre peut fournir pour l’empreinte écologique de l’humanité. L’institut utilise pour ce faire les données des Nations unies et les données des comptes nationaux d’empreinte et de biocapacité. Ensuite, il étend ces tendances à l’année en cours. Concrètement, ce sont des données comme "les émissions de carbone, la récolte forestière, la demande alimentaire et d’autres facteurs qui pourraient avoir un impact sur la biocapacité mondiale" qui sont prises en compte dans les calculs.

Pour inclure les impacts de la pandémie de coronavirus cette année, le Global Footprint Network "a combiné les données les plus fiables et a formé les hypothèses les plus raisonnables pour évaluer la situation actuelle des ressources de l’humanité." Le rapport téléchargeable explique ainsi que les principaux facteurs de changement ont été l’empreinte carbone (réduite de 14,5% à partir de 2019) et l’empreinte des produits forestiers (réduite de 8,4% à partir de 2019).


►►► Lire aussi : La pollution est de retour dans le ciel de Chine, affirme Greenpeace


 

Peut-on se fier à ce calcul ?

Il existe plusieurs sources d’incertitude qui peuvent potentiellement affecter les calculs pour le "Jour du dépassement de la Terre". Il peut s’agir "d’erreurs systématiques […] et d’erreurs relatives, qui varient d’une année à l’autre".

Des "erreurs systématiques" peuvent ainsi se cacher dans les comptes d’empreinte et de biocapacité utilisés. "Les données sont obtenues directement des Nations unies et n’incluent pas de marges d’erreur ni de notes de confiance." Par ailleurs, Les sources potentielles d'"erreurs relatives" concernent les stocks et les flux. "Par exemple, l’extraction du pétrole est bien documentée, mais on ne sait pas exactement quelle quantité est utilisée et comment".

Quoi qu’il en soit, les chiffres de l’institut montrent un phénomène inexorable : l’humanité consomme de plus en plus les ressources de la planète. Le recul dû à la pandémie ne constitue pas, selon Global Footprint Network, une inversion de la tendance à long terme.

 

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Articles recommandés pour vous