Coronavirus

Coronavirus: le Comité de concertation a-t-il accouché de mesures trop timides pour enrayer la quatrième vague ?

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Par Jean-Christophe Willems, Anne Pollard, Sara Heinderyckx

Retour du télétravail obligatoire partiellement, port du masque élargi, Covid Safe Ticket Plus, troisième dose de vaccin pour tous... Voici résumées les principales mesures décidées ce lundi par le Comité de concertation, le Codeco. Pas de fermeture de secteurs d'activité, pas de masque obligatoire pour les moins de 12 ans dans les écoles francophones, pas d'obligation vaccinale élargie : les mesures prises peuvent paraître légères face au regain de vigueur de l'épidémie. Sont-elles suffisantes ?

Encore de la marge

Pour Christelle Meuris, infectiologue et membre du GEMS, le groupe d'experts conseillant le gouvernement : "Il ne nous semblait pas opportun de proposer quelque fermeture que ce soit. Il y a encore une marge disponible pour une amélioration de la situation. L'idée est de sortir tous ensemble de cette crise, sans nous opposer, et en étant le plus balancé possible." Pas question donc de serrer un peu trop la vis après des mois d'efforts. 

Pourtant, les décisions prises hier ne rencontrent que partiellement les recommandations du groupe d'experts. Ainsi, selon le virologue Yves Van Laethem, le GEMS avait recommandé le port du masque dans les écoles primaires, 4 jours de télétravail obligatoire et surtout, la fermeture complète des boîtes de nuit jusqu'à la mi-décembre. "Le politique s'est basé sur les avis des experts, mais dans un compromis à la belge, on les a un peu émasculés à différents endroits. Tout spécialement côte francophone au niveau scolaire", explique-t-il. "On revit tous, on sort tous. Il est donc difficile de prendre certaines mesures qui paraissaient aisées dans l'urgence, la saison passée."

Période d'attente

"La situation est grave, mais pas encore catastrophique grâce à la vaccination." C'est la constatation du biostatisticien Geert Molenberghs. Les chiffres de contaminations, d'hospitalisations, de lits occupés aux soins intensifs et même de décès sont préoccupants mais on ne sait pas encore très bien quelle sera la tendance à moyen terme, dans les quelques semaines qui viennent. 

"Il est clair que cela sera très difficile d'éviter d'avoir 700 ou 750 patients en soins intensifs. Mais pour le moment, ce n'est pas très clair de savoir quel côté les courbes vont choisir. Même si on a été que partiellement entendus, il est certain que ces mesures vont quand même avoir un impact. Mais est-ce que cela suffira ou faudra-t-il prendre des mesures en plus ? Les prochains jours et semaines seront importantes."

Ménager la chèvre et le chou, trouver le bon compromis entre mesures efficaces et adhésion de la population, c'est du ressort des décideurs politiques et non des experts. Des mesures ont été prises hier, il reste à en scruter les effets d'ici la fin du mois.

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