Syndicats des secteurs du public et du privé, ONG de développement, mouvements écologistes, collectifs de pensionnés... Une soixantaine de représentants du mouvement Faire Front se sont réunis lundi matin devant le cabinet de la ministre de la Culture en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB), Bénédicte Linard, afin d'exiger la réouverture du secteur et d'exprimer leur "soif de culture" à l'attention des gouvernements fédéral et francophone.
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Ce rassemblement se voulait être un prolongement des actions Still Standing for Culture, organisées partout en Belgique samedi 20 février, alors que les activités culturelles du pays sont en suspens depuis près de quatre mois à la suite des mesures sanitaires imposées par les autorités pour enrayer l'épidémie de Covid-19.
Les uns après les autres, des membres d'organisations telles que la FGTB, la CGSP, le CNCD-11.11.11, le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté (RWLP), Action logement Bruxelles (ALB), le Gang des vieux en colère, le Collectif 8 mars, Youth for Climate... se sont relayés devant le bâtiment du gouvernement de la FWB afin de présenter leurs doléances et affirmer leur soutien à Faire Front. La cheffe de cabinet de la ministre Linard a ensuite reçu une délégation de représentants, qui lui a remis une lettre ouverte.
"Les artistes paient un très lourd tribut depuis le début de la crise", dénonce le mouvement dans cette missive. "Depuis près d'un an, la précarité les touche de plein fouet - sans qu'ils reçoivent le même soutien que des secteurs que, visiblement, vos gouvernements ont jugés plus "essentiels". Et pendant que leurs frigos se vident, un vide de sens s'installe dans nos démocraties. Il est parfaitement illégitime et scandaleux que les espaces culturels restent fermés pendant que les foules continuent de se rassembler dans les supermarchés et les centres commerciaux."
L'organisation n'entendait pas se prononcer sur le bien-fondé des mesures sanitaires, mais a concentré son appel sur l'urgence de permettre la réouverture du secteur, avec le soutien public adéquat à cette reprise dans de bonnes conditions: "la culture doit revivre maintenant, elle doit vivre et nous aider à vivre dans les longs mois de pandémie qui nous attendent encore", a-t-elle encore réclamé. "Votre rôle n'est pas d'attendre que 'les conditions soient favorables': votre rôle est de permettre la vie culturelle la plus riche et la plus libre dans les conditions que nous vivons, et que si des efforts doivent être consentis collectivement, le poids en soit réparti sur les différents secteurs, plutôt que d'assigner toute notre activité possible au profit et à la consommation."
Dans la matinée, la ministre avait assuré sur Bel RTL que les protocoles étaient prêts pour une réouverture progressive prochaine. "Je pense qu'aujourd'hui, on peut dire que la culture peut reprendre progressivement, avec prudence, à la mi-mars. Les protocoles sont prêts pour pouvoir le faire", a-t-elle souligné. "On a travaillé, on a une proposition qui tient la route et qui tient compte de la situation sanitaire, économique et sociale ainsi que du moral des gens. Cette proposition sera présentée vendredi au comité de concertation. Je pense qu'on pourra prendre une décision", a-t-elle ajouté.