Coronavirus : la Belgique place la Russie dans la liste des zones à très hauts risques à partir de ce samedi 3 juillet

Il faut dire que la Russie doit faire face à une importante recrudescence de l’épidémie. Si l’on regarde les données de la pandémie sur le site de l’ONU et plus particulièrement en Russie, à partir du 8 juin, le pays est passé de 9977 cas confirmés à 23.543 le 1er juillet. Un chiffre que le pays n’avait plus atteint depuis la mi-janvier.

Le graphique proposé ci-dessous contient les données du site Our World in Data et montre également cette augmentation des cas confirmés par million d’habitants en Russie (en rouge).

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Cela fait plusieurs jours que la situation se dégrade, le gouvernement russe a recensé ce vendredi 679 décès dus au Covid-19 lors des dernières 24 heures, un record pour le quatrième jour d’affilée alors que le pays est frappé de plein fouet par le variant Delta. Concernant ce variant, les dernières données disponibles (il y a 14 jours) montrent qu’il représente actuellement 23% des contaminations. Le pourcentage a probablement augmenté depuis lors.

Concernant les hospitalisations, les données officielles ne sont pas nombreuses, nous dit Tinne Lernout, épidémiologiste et membre du RAG, mais les médias locaux rapportent également une augmentation.

Notons que la situation au Portugal, par exemple, (en bleu) ne semble pas meilleure. Toutefois, ce pays n’est pas sur la liste des pays à très haut risque pour la Belgique. C’est pourtant ce qu’a décidé l’Allemagne il y a un peu plus d’une semaine. Cela est dû au fait, nous explique-t-on au RAG, que la Commission européenne préconise de ne pas restreindre les voyages entre les Etats membres, mais les discussions sont en cours afin de déterminer quelle décision doit être prise.

L’infectiologue et présidente du groupe d’experts sanitaires qui conseille les autorités (GEMS), Erika Vlieghe considère la situation sanitaire du Portugal tout aussi préoccupante que celle de l’Inde, du Brésil et de l’Afrique du Sud où des variants du coronavirus sont à présent dominants et l’épidémie gagne du terrain, a-t-elle souligné vendredi dans l’émission "De Ochtend" sur Radio 1.

Le Comité de concertation souhaitait que des critères soient établis pour classer les pays présentant un risque élevé de variants préoccupants (VoCs), afin de tenter de retarder leur introduction et circulation massive en Belgique. Pour établir la liste des pays concernés, les autorités se basent sur trois critères essentiellement. Les experts travaillent sur les sources disponibles et essentiellement les données provenant du site GISAID.

• Pourcentage de variants préoccupants (actuellement le beta, le gamma et le delta) sur les 30 derniers jours. Si le pourcentage est supérieur à 20%, alors les points suivants sont aussi pris en considération. Pour la Russie, ce seuil a été dépassé.
• Situation épidémiologique du pays concerné. Si le taux de positivité et l’incidence sont faibles, le risque d’introduction des variants (en nombre absolu) est considéré comme faible. Par contre si l’incidence dépasse les 100 pour 100.000 habitants ou si le taux de positivité est au-dessus de 4, cela veut dire que le virus circule de façon importante. Ce qui représente un risque d’importation du virus plus important en Belgique.

Les évaluations sont faites toutes les semaines.

La situation de la Russie répond à ces critères. Ce qui explique que le pays ait été ajouté à la liste des zones à très haut risque.

Notons encore que si le variant delta n’est pas encore considéré comme prédominant en Belgique (pour cela il doit représenter plus de 20% des souches pendant 1 mois), l’augmentation exponentielle observée pourrait changer la donne dans les jours à venir, nous explique Tinne Lernout, épidémiologiste et membre du RAG.

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