La chloroquine remède miracle ou fausse bonne idée, la polémique enfle entre pro et anti-chloroquine, sur les réseaux sociaux, depuis le début de l’épidémie de coronavirus. Une polémique scientifique aussi, puisque rien n’est encore prouvé par des essais cliniques en bonne et due forme. Dans le même temps, sur le terrain, dans plusieurs hôpitaux, depuis le début de la crise, des infectiologues l’administrent aux patients. Dans l’unité Covid-19 de l’hôpital universitaire Erasme, le Dr Jean-Christophe Goffard nous le confirme : "Nous avons un virus émergeant de la même famille de coronavirus que ceux responsables du SARS en 2002 ou du Mers au Moyen-Orient. De l’autre nous avions des drogues anciennes contre la polyarthrite ou le paludisme dont la toxicité bien connue, à court terme – le traitement ne dure que quelques jours – est proche de zéro (pour autant qu’il n’y ait pas d’autres comorbidités cardiaques, par exemple)."
Médecine de crise, médecine de guerre
Alors, le médecin n’a pas tergiversé longtemps : "Il faut savoir que le virus est responsable de dégâts à certains organes mais qu’il provoque aussi une inflammation. Or, il a été démontré in vitro, en laboratoire, que l’hydroxychloroquine a une action anti-inflammatoire et qu’elle diminuait la production de virus. Avant l’arrivée de l’épidémie chez nous, nous avons donc commandé des stocks de ce médicament. Dès le début, nous l’avons administré à tous nos patients infectés. Nous l’avons fait de manière empirique dans une médecine de crise voire de guerre, sans attendre les preuves scientifiques, en tablant sur le fait que s’il n’y a pas de bénéfice pour le patient, sa charge virale, son taux de virus allait diminuer, ce qui permettait de protéger aussi le personnel soignant."
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