Des files à n’en plus finir, une communication mystérieuse et des "promo boys and girls" à la plastique irréprochable pour aguicher le client. Cela, c’était la recette du succès à l’ouverture du magasin Abercrombie & Fitch de Bruxelles en décembre 2011.
Dix ans ou presque plus tard, la concurrence et la crise sanitaire du coronavirus sonnent le glas. Le flagship store du boulevard de Waterloo fermera ses portes début 2021. "Nous serons définitivement fermés à partir du 9 janvier", annonce, sans tambour ni trompette l’affiche placée à l’entrée.
Un personnel engagé sur casting
La boutique, au 20/21 de l’artère du haut de la ville, est installée dans le prestigieux hôtel Wittouck. En 2011, l’annonce de l'arrivée prochaine à Bruxelles de l’enseigne américaine, fondée en 1892 par David Abercrombie et Ezra Fitch, fait le buzz. Un très gros buzz. Les articles de presse sont très nombreux et expliquent la stratégie : viser les 15-25 ans.
Il faut les moyens pour s’offrir du Abercrombie. Il faut aussi se déplacer à Londres, Paris, Milan ou aux Etats-Unis pour s’offrir un pull ou un t-shirt de la marque, qui mise sur une mode branchée et étudiante. L’inauguration d’un point de vente dans la capitale de l’Europe permet enfin de combler les jeunes belges.
Le 8 décembre 2011, c’est le jour J. Les files s’allongent. Le personnel qui accueille les premiers clients a été sélectionné sur casting par une agence de mannequins. Plus de 500 candidatures ont été rentrées. Ce n’est pas de la discrimination mais une marque de fabrique assumée. Les employés se présentent torse-nu (malgré le froid), les employées en petit short.