C’est T. Ryan Gregory, professeur de biologie de l’évolution à l’Université de Guelph, en Ontario (Canada), qui a commencé à donner des surnoms aux sous-variants d’Omicron. Il estimait qu’avec les lettres assorties de chiffres et de points, le commun des mortels ne s’y retrouvait plus. Face à ce qu’il appelle la "soupe des variants" – et des sous-variants issus d’Omicron - il a opté pour le surnom "Kraken", pour désigner le XBB.1.5. Kraken, du nom, donc, de cette créature fantastique issue des légendes scandinaves médiévales, monstre marin capable de faire chavirer des navires.
Contacté par la RTBF, le "père" du "nickname" du dernier sous-variant d’Omicron, justifie son choix par un besoin de pédagogie. "Les lettres grecques utilisées fonctionnaient bien, lorsqu’on avait des variants individuels, mais c’est devenu compliqué de communiquer avec les sous-variants d’Omicron, BA.1, BA.2, BA.5… Et récemment, on a connu une large diffusion de ces sous-variants d’Omicron. Beaucoup d’entre eux se répandent en même temps. Cela devient très difficile d’expliquer ces noms techniques."
Alors XBB.1.5 = Kraken ? Les épidémiologistes en laboratoire ne reprennent pas cette appellation, mais certains médias généralistes, friands de surnoms, l’ont déjà adopté. Alors, si vous entendez parler de Kraken, vous saurez, en lisant ces lignes, de quoi il s’agit.
T. Ryan Gregory donne par ailleurs depuis plusieurs mois un surnom aux sous-variants antérieurs d’Omicron : tout une mythologie pédagogique. "Ce qui me préoccupe, c’est l’idée selon laquelle, Omicron, c’est toujours Omicron. En réalité, ces sous-variants sont fort différents", explique le biologiste canadien.