Les fédérations des CPAS ont demandé ce jeudi des mesures immédiates afin de faire face à la crise sociale qui se profile et menace de faire basculer des millions de Belges dans la précarité. Elles plaident notamment pour l’octroi automatique d’un complément exceptionnel, renouvelable mensuellement durant le confinement, à tous les bénéficiaires d’allocations sociales.
Un plan social ambitieux
Elles demandent également un remboursement du revenu d’intégration à hauteur de 90% et l’élargissement de l’accès au tarif social du gaz et de l’électricité. Un plan social ambitieux doit accompagner le déconfinement de notre pays, affirment ce jeudi l’Union des villes et communes de Wallonie (UVCW) et ses associations sœurs Brulocalis et la VVSG, dans une lettre ouverte adressée à la Première ministre Sophie Wilmès.
L’austérité ne pourra pas être une réponse
Les organisations déplorent un manque d’attention accordée à la crise sociale menaçante. "L’austérité ne pourra pas être une réponse à ce que notre pays traverse aujourd’hui et ainsi faire des personnes les plus précarisées les victimes à long terme du Covid-19."
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"Arrêts maladie, chômage partiel, disparition du travail informel, non accès aux repas scolaires, augmentation des prix des produits de première nécessité, hausse de la consommation d’énergie… Tous ces facteurs affectent gravement les ressources des ménages les plus modestes. De nombreuses personnes qui vivaient sur le fil du rasoir pourraient subitement basculer dans la grande précarité. Et les mesures annoncées lors des deux derniers conseils nationaux de sécurité ne concernaient pas les plus vulnérables", écrivent les organisations.
Pas suffisant
Elles rappellent qu’avant la pandémie, près de deux millions de Belges vivaient déjà dans des conditions de précarité avérée et que 150.000 d’entre eux avaient pour seul revenu celui octroyé par les CPAS.
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Si elles saluent les mesures qui ont déjà été prises concernant ce public (moratoire des expulsions de logement, prolongation de la période hivernale, etc.), les fédérations soulignent que ces décisions sont loin d’être suffisantes. "Afin d’éviter une crise sociale d’une ampleur trop importante, nous plaidons avec force pour l’élaboration d’un nouveau contrat social" par lequel "aucun revenu ne peut plus se situer en-dessous du seuil de pauvreté", concluent les fédérations.