2 h 45 du matin, le 3 février dernier, dans une maison de Willebroek, en province d’Anvers. Le téléphone sonne et réveille Marc Van Ranst. Ou plutôt Kevin Janssens (Lukas, Tueurs, Revenge...), l’acteur flamand qui a pris les traits du célèbre virologue de la KULeuven.
"Marc Van Ranst ? Nous avons un problème", déclare la voix dans le combiné. "J’arrive !" L’heure est grave, comprend-on au tout début de ce trailer de 4 minutes : un virus, le Covid-19, attaque notre pays et Marc Van Ranst, le super-héros de cette production, va entrer en action.
Cette bande-annonce humoristique pour un blockbuster qui ne verra jamais le jour a été réalisée par le magazine Humo. Diffusée au début mois d’août, elle a fait un petit buzz dans le Nord du pays.
Mais voilà, elle n’a pas fait rire tout le monde. Unia, le centre interfédéral contre les discriminations a réceptionné 349 signalements à son sujet : c’est ce qu’explique cette semaine le quotidien De Morgen. Trop violent, trop stigmatisant : le trailer n’a pas plu notamment lorsque le personnage principal prend à partie des participants à un barbecue familial, des sympathisants du Vlaams Belang – bête noire du virologue dans la vraie vie -, au mépris des règles de distanciation sociale émises par le gouvernement belge.
Un massacre lors d’un barbecue
Alors qu’il assiste à un briefing dans une war room, Van Ranst reçoit une alerte provenant de Saint-Trond. Il débarque tel un Avenger chez les fêtards qui écoutent de la pop flamingante. Pull en V et polo blanc, Van Ranst s’adresse à l’organisateur. "Maximum quatre personnes par famille : c’est ce qu’on a dit ! Tout le monde à la maison. Ou alors ?"
"Ou alors quoi ?", lui répond son interlocuteur un peu nerveux. "Une petite pandémie ?" lâche celui-ci avant de balancer un mollard sur Van Ranst. L’expert esquive, sort une kalachnikov (d’un mètre 50 de long) et canarde l’auteur du crachat ainsi que tous ses invités.